Devant le silence imposé sur leurs activités par les médias publics algériens, notamment la télévision et la radio, exclusivement mis au service du président candidat Abdelaziz Bouteflika, ses concurrents à la présidentielle du 8 avril se rabattent sur les chaînes satellitaires qui émettent à partir de Londres et de Paris. Leurs programmes étant largement suivis dans les foyers algériens, équipés d'antenne paraboliques, ces chaînes de télévision sont Berbère-Télévision, BeurTv qui s'adressent à la communauté algérienne en France, Al Jazira, Al Arabiya, Abou Dhabi et tout récemment Khalifa News qui a repris sa diffusion. Abdellah Djaballah, chef du Mouvement pour la renaissance nationale (MRN, islamiste) et Ali Benflis, du Front de Libération nationale (FLN), ont été plusieurs fois interviewés par Al Jazira et Al Arabiya, tandis que Saïd Sadi, du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), a eu droit à plusieurs passages sur Berbère-Télévision et Beur-Tv. La chaîne K-Tv du milliardaire déchu Moumène Khalifa, qui vient de reprendre ses émission depuis Londres, consacre l'essentiel de ses journaux aux activités de l'opposition algérienne, avec pour ligne éditoriale la dénonciation «des agissements du clan présidentiel qui est derrière la mort programmée du groupe Khalifa». La chaîne publique ENTV consacre pour sa part quotidiennement au moins une heure à la couverture des tournées du président Bouteflika à l'intérieur du pays. Pour sa part, le président du Conseil constitutionnel, Mohamed Béjaoui, interpellé récemment sur ce «traitement discriminatoire», a expliqué que son «institution n'avait pas un droit de regard sur la gestion des médias»
Rédaction
6 mars 2004
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