La rédaction de France 2 a massivement voté, à plus de 65%, la motion de défiance, comprenant deux questions, proposée par la société des journalistes (SDJ) à l'encontre de la direction de l'information de la chaîne et de l'équipe du 20h00 après l'annonce dans le JT du "retrait progressif" d'Alain Juppé. A la question "faites-vous confiance à Olivier Mazerolle?", directeur de l'information, après l'annonce le 3 février dans le 20h00 du "retrait progressif" d'Alain Juppé, les votants ont répondu non à 67,4% (242 voix) contre 25,34% (91 voix) d'un avis contraire. A la question "accordez-vous toujours votre confiance à l'équipe du 20h00?", ils ont répondu non à 69,63% (250 voix) contre 22% d'un avis contraire (79 voix), a-t-on précisé de même source. Il y a eu 360 votants, dont 359 votes exprimés et un bulletin nul sur cette motion de défiance proposée par la SDJ à l'encontre de la direction et de l'équipe du 20h00. Les abstentions représentaient 8,35% des votes (30 voix). Le vote de cette motion de défiance n'a pas été évoqué lors du journal de 20h00 de la chaîne mardi soir. La participation a été très forte lors des deux jours de vote lundi et mardi, de l'ordre de 81,2%. Les deux questions soumises au vote concernant Olivier Mazerolle et l'équipe du 20h00, c'est-à-dire le présentateur David Pujadas, le rédacteur en chef Pascal Guimier et le rédacteur en chef adjoint Jean-Michel Carpentier, ont recueilli des votes sensiblement identiques. Le vote d'une motion de défiance de la rédaction est extrêmement rare à France 2, les précédents, cités en interne, remontant à 1992 contre Alain Denvers et auparavant à 1987. Dans une lettre ouverte à Marc Tessier, Pdg de France Télévisions, et à Christopher Baldelli, directeur général de France 2, intitulée "l'honneur du service public", les syndicats SNJ-USJ-CFDT-SNJ/CGT affirment que la "rédaction ne peut plus travailler sereinement avec une direction et une équipe qui ont perdu toute sa confiance". Ils demandent "solennellement" à la direction de "tirer les conclusions qui s'imposent pour rendre son honneur au service public". Les syndicats dénoncent notamment "une gestion autoritaire d'une direction qui a toujours raison, qui n'écoute personne et qui relativise toujours les manquements de sa hiérarchie et les absout le plus souvent". Mardi soir, la direction ne faisait aucun commentaire. Dans l'après-midi, MM. Tessier et Baldelli avaient annoncé la tenue, mercredi en fin de matinée, d'une réunion avec la SDJ de France 2 et d'une réunion de la rédaction avec Olivier Mazerolle. "Ces réunions", ajoutait la direction, "seront l'occasion d'annoncer les mesures qui ont été prises suite au journal de 20h00 du 3 février dernier". Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a également décidé de recevoir mercredi après-midi MM. Tessier et Baldelli pour "les entendre sur le traitement de l'information lors du journal de 20h00 de France 2 du 3 février". Le présentateur du journal, David Pujadas, avait admis dimanche que son annonce mardi soir à l'antenne du "retrait progressif" d'Alain Juppé de la vie politique était une "erreur". De son côté, samedi dans "L'hebdo du médiateur" sur France 2, Olivier Mazerolle avait également parlé d'une "erreur".
Rédaction
11 février 2004
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