Le groupe de télévision privé français TF1 fera demain vendredi un premier pas "modeste" en Italie avec le lancement d'une chaîne sportive à diffusion nationale en collaboration avec le producteur de cinéma Tarak Ben Ammar, "ami" de Silvio Berlusconi. "Nos ambitions sont modestes" en Italie, a indiqué le Pdg de TF1 Patrick Le Lay, lors de la présentation du nouveau canal, près d'un an après le départ de la péninsule d'un autre français, Canal+, avec la vente de la filiale Tele+ à Rupert Murdoch. Cette première aventure italienne est vue par le patron de TF1 comme une simple "opportunité" pour commencer à s'implanter dans la péninsule "avec ce que l'on sait faire". "Si cela ne marche pas, nous n'aurons pas perdu des sommes qui puissent mettre en difficultés le groupe. Si cela marche, on s'implante avec la possibilité de cueillir les opportunités qui se présenteront", a encore commenté M. Le Lay. Sportitalia, la chaîne qui partira vendredi, sera diffusée en clair et par voie classique hertzienne auprès de 81% de la population italienne, a expliqué Angelo Codignoni, président d'Eurosport --filiale à 100% de TF1-- et patron de ce projet. Sportitalia arrive dans un paysage déjà encombré, avec les chaînes sportives du bouquet de M. Murdoch, Sky Italia --né l'été dernier de la fusion des chaînes à péage Tele+ et Stream-- et les émissions et retransmissions des trois chaînes de la puissante Mediaset, le groupe télévisuel contrôlé par le chef du gouvernement, M. Berlusconi. La nouvelle née de TF1 jouera la différence: du football certes, mais alternatif avec des match latino-américains. Le groupe français arrive avec l'expérience acquise dans Eurosport, chaîne sportive par satellite déclinée en 18 langues et diffusée dans 52 pays. Sportitalia ne sera pas une version italienne d'Eurosport, a tenu à souligner M. Codignoni. En premier lieu parce que les contrats de retransmission dont dispose la chaîne par satellite ne peuvent s'étendre à une chaîne hertzienne comme Sportitalia. Il est prévu un investissement de 20 à 30 millions d'euros par an pour la nouvelle née. L'objectif est d'arriver à 1% de part d'audience en septembre 2004. Dans cette nouvelle chaîne, le savoir-faire sera français tandis que le capital sera lui contrôlé à 51% par l'entrepreneur et producteur de cinéma tunisien Tarak Ben Ammar (TF1 disposant des 49% restant). Parallèlement, TF1 a décidé se lancer sur le nouveau marché de la télévision numérique en Italie, alors que paradoxalement, M. Le Lay répète qu'il "ne croit pas au développement" de cette technologie en France. Toujours en partenariat avec M. Ben Ammar, TF1 va lancer en Italie d'ici la fin février une plate-forme de télévision numérique terrestre (TNT), sous le nom de D-Free. Ce "multiplexe" pourra être vu par les possesseurs d'un décodeur et diffusera quatre chaînes déjà existantes: Sportitalia, la chaîne d'information de TF1, LCI, ainsi que deux chaînes du groupe Mediaset, Canale 5 et Italia 1. En Italie, la diffusion de la télévision numérique terrestre a débuté à la fin 2003/début 2004 avec les plates-formes de Mediaset et de la télévision publique RAI. M. Ben Ammar ne cache pas l'amitié qui le lie à M. Berlusconi, un "ami de 20 ans" -- il était jusqu'en avril membre du conseil d'administration de Mediaset-- ni le fait qu'il "conseille" M. Murdoch. MM. Berlusconi et Murdoch sont les deux figures incontournables du paysage audiovisuel italien.
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