Martin Bouygues, Pdg du groupe Bouygues, principal actionnaire de TF1, se dit "choqué" par l'attitude du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) concernant la vente par le groupe Suez de sa part dans le capital de M6 et dénonce une "distorsion de concurrence". Il s'agit d'"une affaire très grave pour l'audiovisuel français et je suis choqué par l'attitude du CSA", déclare M. Bouygues dans un entretien publié dans Le Monde daté jeudi. A leur demande, M. Bouygues et Patrick Le Lay, Pdg du groupe TF1, ont été reçus jeudi dernier par le CSA pour lui exposer leur point de vue sur M6. Les membres du CSA "ont semblé s'intéresser à nos arguments, alors même que leur décision était prise (...) Mais ils ne nous l'ont pas dit", s'indigne-t-il. "Je déplore que des décisions aussi graves soient prises sans concertation", car la cession prévue des quelque 36% détenus par Suez, deuxième actionnaire de M6, "bouleverse l'équilibre audiovisuel" en France et "crée une distorsion de concurrence", estime M. Bouygues. Alors que M6 "n'a déjà pas les mêmes obligations que TF1, elle va se retrouver dans une situation encore plus favorisée", affirme-t-il. "Cette chaîne française va passer sous le contrôle d'un des premiers groupes mondiaux audiovisuels, Bertelsmann", souligne M. Bouygues. Le géant allemand des médias Bertelsmann possède le groupe européen RTL Group, qui est le premier actionnaire de M6 avec environ 48% du capital de la chaîne. Vendredi, le CSA a donné son feu vert au projet de cession de Suez en l'assortissant d'une série de conditions. Le conseil limite à 34% les droits de vote de RTL Group et exige notamment de ce dernier qu'il s'engage à respecter "la diversité des producteurs et l'indépendance éditoriale de la chaîne".
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