La chaîne Al-Arabiya a annoncé qu'elle ne diffuserait plus à partir de l'Irak jusqu'à ce que son litige avec le Conseil de gouvernement irakien soit réglé juridiquement, selon une déclaration de son chef de bureau à Bagdad. "Je soussigné Wihad (bien Wihad) Yacoub m'engage à ne plus diffuser à partir du bureau de Bagdad jusqu'à ce que l'affaire soit réglée par les canaux légaux", écrit le chef du bureau d'Al-Arabiya dans le document remis à la police. "Nous nous engageons à respecter la décision (du Conseil de gouvernement), mais nous assurons que la chaîne continuera à diffuser des informations concernant l'Irak dont la source ne sera pas le bureau de Bagdad", a-t-il dit à l'AFP. Le Conseil de gouvernement transitoire irakien a annoncé qu'il interdisait à la chaîne de télévision d'opérer en Irak, lui reprochant d'inciter au meurtre après la diffusion d'un enregistrement attribué à Saddam Hussein, appelant à attaquer ses membres. "La dernière cassette (de Saddam Hussein) n'a pas été relayée par le bureau de Bagdad mais par (le siège à) Dubaï. Nous sommes en train d'être punis bien que nous n'ayons pas été la source" de cette diffusion, a-t-il par ailleurs affirmé aux journalistes. "A partir de ce soir, nous sommes en congé forcé", a-t-il dit à l'AFP. La police irakienne a immédiatement appliqué la décision du Conseil de gouvernement, confisquant l'émetteur satellitaire des bureaux de la chaîne, installés dans une maison du quartier Mansour à Bagdad. "Ils n'ont pas le droit de faire ça. Il s'agit d'une atteinte à la liberté de la presse", a affirmé à l'AFP Farah Salam, technicienne en charge de l'émetteur. "Quelle faute ont commise les journalistes qui travaillent ici? La cassette a été diffusée par Dubaï", a dit Hachem Hamoud, un caméraman. "Ils disent qu'Al-Arabiya ne couvre qu'un seul côté des informations. Cela est faux, je suis le premier à me rendre aux conférences américaines. Ils nous font payer le prix du succès", a indiqué de son côté le journaliste Ali al-Khatib, assurant que la décision irakienne était "inattendue". Le chef de la police irakienne, qui s'est entretenu pendant près d'une heure avec M. Yaacoub, a pour sa part affirmé à l'AFP que la police n'avait fait "qu'exécuter (la décision du Conseil de gouvernement) et nous avons fait en sorte de l'appliquer avec le plus de respect possible". La chaîne compte 80 journalistes et cameramen dans tout l'Irak, dont 50 sur Bagdad, a indiqué un de ses journalistes irakiens Mohayed Mohsen.
Rédaction
25 novembre 2003
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