Le journaliste au Monde licencié pour "cause réelle et sérieuse", Daniel Schneidermann, veut aller aux prud'hommes alors qu'une demande de réunion d'une commission de conciliation a été refusée par la direction du Monde et le Syndicat de la presse parisienne (SPP). "Mon intention est d'aller aux prud'hommes", a déclaré M. Schneidermann qui a reçu samedi sa lettre de licenciement, publiée dans les colonnes du Monde daté du même jour. Pour lui, "la publication de cette lettre de licenciement sans précédent dans la presse est une opération de fausse transparence". M. Schneidermann reproche à la direction du Monde d'avoir livré dans cette lettre un "résumé qui dénature le contenu de (son) livre", notamment lorsque celle-ci affirme que le journaliste "jette la suspicion sur ce que seraient les comptes du Monde". Ce livre publié jeudi, "Le Cauchemar médiatique", consacre 34 pages très critiques à l'égard du Monde et ont provoqué son licenciement. Interrogé par l'AFP, Le Monde ne souhaitait commenter ni ces déclarations, ni une procédure qui suit son cours. Dans un communiqué, l'Intersyndicale CFDT, SNJ et SNJ-CGT des journalistes du Monde a rappelé que lors de l'entretien préalable au licenciement, les syndicats avaient "demandé la réunion de la commission paritaire amiable prévue à l'article 3b de la convention collective sur la liberté d'opinion invoqué par la direction pour justifier cette mesure". Constatant que la lettre de licenciement ne faisait plus référence à la convention collective, les syndicats ont rencontré vendredi la direction pour qui les reproches à l'égard du journaliste dépassent le cadre de cet article et n'avait "donc pas jugé utile de réunir la commission". Le SPP, sollicité par les syndicats, a également décliné la demande, a indiqué une source syndicale.