Le Syndicat professionnel de la Presse magazine et d'opinion (SPPMO), qui regroupe une centaine de titres, appelle le Premier ministre à modifier le projet de décret autorisant la presse à faire de la publicité à la télévision, qui mettra selon lui "directement en cause la liberté et l'indépendance des journaux". Le président du SPPMO, François d'Orcival, a rappelé ainsi dans un communiqué "avec force l'opposition" de son syndicat à ce projet de décret. "Alors même que nos différentes familles de presse traversent depuis près de deux ans une période extrêmement difficile pour leurs exploitations (...), l'accès à la publicité télévisée cumulera les effets néfastes, et bientôt dévastateurs : en accélérant les mouvements de concentration au sein de puissants groupes multimédias, en instaurant une concurrence de plus en plus coûteuse entre ces groupes, et en précipitant tous les autres dans une ruineuse course à la dépense, excluant les plus faibles de l'accès à la promotion la plus forte", poursuit le SPPMO. "Cette décision va ainsi encourager les dépenses de promotion au détriment de la qualité rédactionnelle et de la liberté de création", estime ce syndicat. Le Premier minsitre Jean-Pierre Raffarin et le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon "ne peuvent pas être insensibles à l'appel qui leur est ainsi lancé au nom de la liberté d'expression et de création", conclut le SPPMO. Ce syndicat, "qui représente la famille de presse la plus pluraliste (...), leur demande de réexaminer les conditions d'application de ce décret, d'en différer le calendrier sur les différents canaux de télévision". Vendredi, cinq grands groupes de presse, Le Monde-La Vie, Prisma Presse, Libération, Le Nouvel Observateur et Ayache, avaient demandé au Premier ministre de modifier ce projet de décret, estimant que cette ouverture va "précipiter la disparition des éditeurs indépendants".
Rédaction
7 octobre 2003
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