Dans un monde du travail en profonde mutation, alors que les chefs d'entreprise se retrouvent parfois dans des situations inconfortables face à leurs actionnaires, ARTE consacre ce soir une soirée thématique aux patrons , intitulée "Mon patron et moi". Après la diffusion du film de Cédric Klapisch "Riens du tout", une comédie burlesque sur les nouvelles méthodes de management avec notamment Fabrice Luchini, la chaîne diffuse à 22H20 un très instructif documentaire de Stéphan Moskowicz intitulé "Dans la peau d'un patron". Siffler en travaillant n'est pas l'apanage de tous. Pour les patrons comme pour les salariés. La caméra sait se faire discrète en suivant Stéphane Treppoz, responsable pour la France du fournisseur d'accès à internet AOL, et Jean-Louis Pariente, patron du fabricant de sous-vêtements Arthur. L'un emploie les méthodes de management à l'américaine et "ne prend pas forcément le temps de tâter le pouls des gens" comme le regrette une employée, l'autre est plus cool, plus affectif, et n'hésite pas à visiter lui-même ses revendeurs en boutique. Deux manières de diriger, deux tailles d'entreprise, mais un même engagement total. Dans un contexte de concurrence sauvage, Stéphane Treppoz mène, huit mois durant, des négociations avec Cegetel sur l'offre ADSL (internet à haut débit). Il n'hésite pas à répondre lui-même au téléphone aux abonnés qui veulent changer de fournisseur d'accès. Ce qui fait un patron, selon lui, c'est être pédagogue, pouvoir résister au stress et relativiser les choses. "A un moment, dit-il, il faut décider tout seul. Dans 95% des cas, je suis sûr de moi". Mais il s'agit souvent de "trancher sur un sujet de philosophie et pas sur une équation mathématique", souligne un de ses cadres, regrettant que son boss ne prenne pas toujours en compte la "dimension irrationnelle" de ses salariés. Les problèmes de Jean-Louis Pariente se situent plutôt dans ses relations avec l'un de ses plus anciens fournisseurs, qui manifestement ne lui donne pas satisfaction. Il fait appel à des fabricants au Maroc et en Turquie, songe à la Chine. La gestion des stocks et leur adéquation avec la vente, les réassortiments sont son lot quotidien. Mais quand le patron, à la fois "commercial et créatif", essaie lui-même ses maillots de bain pour les tester, il pousse loin la conscience professionnelle. La soirée se termine avec un documentaire de Bernard Bloch, "Managers, encore un effort" sur la gestion par le stress et la souffrance au travail des cadres. "Il faut savoir manager les gens, c'est-à-dire arriver à tirer le maximum d'eux par tous les moyens", résume cyniquement Charles, directeur marketing. Et aujourd'hui, de nombreux cadres s'interrogent sur le sens de leur travail.
Rédaction
7 septembre 2003
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