Le groupe américain de télécommunications en faillite MCI (ex-WorldCom), au centre d'un vaste scandale de malversations comptables l'an dernier, se retrouve accusé par ses concurrents d'une large fraude aux royalties plutôt malvenue alors que le groupe espère sortir de la faillite à l'automne. La justice américaine a ouvert une enquête sur MCI, accusé par ses concurrents ATT, SBC Communications et Verizon de les avoir floués, eux et plusieurs autres entreprises de communications, de plusieurs centaines de millions de dollars depuis 1994, rapporte la presse américaine. Depuis près de dix ans, MCI aurait en effet déguisé des appels longue distance en appels locaux pour éviter de payer à différentes compagnies locales les droits d'accès spéciaux permettant d'utiliser leurs réseaux, selon le quotidien New York Times qui a révélé l'affaire dimanche. Le groupe a reçu une demande judiciaire d'informations en fin de semaine dernière. Il a assuré par la voix d'une porte-parole qu'il prenait "très au sérieux toutes les enquêtes de la justice américaine" et qu'il coopérerait "pleinement avec toute enquête". Les compagnies de téléphonie longue distance doivent normalement reverser aux compagnies locales des droits à l'arrivée ou au départ de chaque appel. Mais MCI aurait, avec l'appui de petites compagnies, maquillé voire détourné par le Canada des appels pour éviter ces droits. Ce processus, connu sous le nom de "blanchiment d'appel" dans le secteur, aurait ainsi permis à MCI d'éviter de payer plus d'un milliard de dollars depuis 1994, selon les avocats d'ATT, SBC et Verizon.
Rédaction
28 juillet 2003
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