Le titre du bouquet satellitaire britannique de Rupert Murdoch, BSkyB, perdait du terrain hier vendredi à la Bourse de Londres après la décision de la Premier League de Football anglaise d'ouvrir à la concurrence les droits télévisés de ses rencontres. Toutes les chaînes de télévisions pourront, à partir de la saison 2004/05, se porter candidates aux droits de retransmission à la diffusion des matches de la première division anglaise, vendus en trois lots, a indiqué la Premier League jeudi soir. Or depuis la disparition l'an dernier de son principal rival ITV Digital, BSkyB est en Grande-Bretagne le leader incontesté des retransmissions télévisées de football, détenant le droit de retransmettre en direct 66 matches jusqu'en 2003/04 sur son bouquet satellitaire payant. La proposition de la Premier League, qui répond à des critiques de la Commission européenne sur l'absence de concurrence sur les droits médias des clubs anglais, prévoit trois contrats, deux de 38 matches chacun et un de 62. Le projet, qui aurait reçu l'approbation de la Commission, prévoit de vendre les droits de retransmission en direct des rencontres disputées le dimanche après-midi dans un contrat "Or", le lundi soir dans le contrat "Argent" et les soirées de semaine ainsi que le samedi après-midi dans le "Bronze". Rien n'interdit à un seul réseau télévisé d'acheter les trois contrats, mais il est vraisemblable que la Commission s'y opposerait, selon les analystes. Or même s'il est fort peu probable que BSkyB perde tous ses droits de retransmission, les partager avec d'autres réseaux aura un impact sur ses résultats, ont souligné les analystes de la banque Lehman Brothers dans une note à leurs clients. "La Premier League est d'une importance cruciale pour BSkyB. Partager (les droits) avec une télévision gratuite (comme la BBC ou ITV) serait un mauvais coup pour le groupe, mais il peut y survivre", précise la note de Lehman Brothers. "Nous estimons que la part de marché de BSkyB baisserait d'environ 10%", ont-ils ajouté. Une récente enquête effectuée pour le compte de ITV, le premier réseau terrestre privé de Grande-Bretagne et principal concurrent de BSkyB, a montré que 60% des abonnés à la chaine payante Sky Sports 1 interromprait leur abonnement si les matchs en directs étaient supprimés, et 30% renonceraient à toutes les chaines sportives payantes. Mais selon d'autres analystes, BSkyB pourrait utiliser à son avantage l'ouverture des droits à la concurrence. "Du point de vue des coûts, cette nouvelle tombe à pic pour les objectifs de réduction des coûts de Sky et le prix ne contiendra plus de prime d'exclusivité", a ainsi estimé Jesper Jensen, de la banque WestLB Panmure. Pour décrocher en juin 2000, les droits de retransmission de la Premier League, le groupe avait alors déboursé 1,11 milliard de livres (1,73 milliard d'euros).
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