Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) entendra prochainement Bertrand Meheut, le président du directoire du Groupe Canal +, pour l'interroger sur sa stratégie, a indiqué le président du CSA Dominique Baudis. Cette audition interviendra d'ici aux "tout premiers premiers jours du mois d'avril", a-t-il précisé dans une interview à la radio BFM, au lendemain de l'annonce d'un plan social qui prévoit la suppression de 305 emplois au sein du groupe et l'externalisation de 138 postes. "J'espère ardemment que Canal + va s'en sortir", a poursuivi le président du CSA, soulignant qu'il s'agissait "d'une chaîne importante dans le paysage audiovisuel français". Sa chute, a-t-il également fait valoir, entraînerait celle "du cinéma français dans son ensemble". Pour Dominique Baudis, il est "impossible" de toucher aux obligations de Canal + à l'égard du cinéma, dont elle est le principal bailleur de fonds tout comme aux émissions en clair de la chaîne, encadrées de la même façon par sa convention avec le CSA. "Il y a eu 10 années de croissance jusqu'en 1997 et je pense que les responsables se sont imaginés qu'elle durerait indéfiniment", a-t-il observé. Interrogé par ailleurs sur la règle qui interdit à un opérateur de détenir plus de 49% du capital d'une chaîne, Dominique Baudis s'est dit "tout à fait" favorable à son assouplissement pour les télévisions locales, comme cela a déjà été fait pour les chaînes de la télévision numérique terrestre. "Ces 49% m'aparaissent utiles et importants pour les grandes chaînes nationales", a-t-il en revanche estimé, citant le cas de M6. Au sujet de la "CNN à la française", Dominique Baudis a noté que la France disposait déjà d'un certain nombre d'outils, tels TV5, l'AFP et CFI. Interrogé sur RFI, qu'il n'avait pas mentionnée, il a estimé qu'il "s'agit de faire à la télé ce que RFI fait à la radio".
Rédaction
14 mars 2003
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