Canal+ et les six clubs de football du "Club Europe", le Paris-SG, Marseille, Bordeaux, Lyon, Monaco et Lens, ont mis fin au contrat qui les liait depuis 1999 et qui prévoyait un "droit d'option prioritaire" pour la chaîne cryptée dans le cas où ces clubs deviendraient propriétaires de leurs droits TV, a annoncé Canal+ dans un communiqué. "Les parties (ndlr: Canal+, les six clubs et Sportfive, la société de marketing sportif de Jean-Claude Darmon chargée de répartir les sommes) ont pris en compte l'attribution en cours par la Ligue de football professionnel des droits du Championnat de France pour la période 2004-07. Elles ont également pris acte des réserves récemment exprimées par rapport à une gestion individualisée des droits de diffusion par les clubs eux-mêmes", affirme la chaîne dans son communiqué, précisant que le contrat prenait fin "avec effet immédiat". Dans le cadre de ce contrat, Canal+ versait depuis 1999 des sommes d'argent à ces six clubs, pour un montant global fixé à 250 millions d'euros sur sept ans, contre un "droit d'option prioritaire" dans le cas où ils deviendraient propriétaires de leurs droits TV. Le contrat prévoyait le versement par Canal+, via le groupe Darmon, de 18,29 M euros avant le 31 décembre 1999, puis 28,96 M en 2000, 32 M en 2001 et 35 M en 2002. Si le contrat n'avait pas pris fin vendredi, 45,73 M euros devaient être versés de 2003 à 2005, soit un total de 250 millions en sept ans. Ce contrat avait été montré du doigt par le Conseil de la concurrence, qui a suspendu début janvier l'attribution à Canal+ des droits de la L1 2004-07. En effet, lors du vote du Conseil d'administration de la LFP du 14 décembre, qui avait attribué à Canal+ l'exclusivité de la L1 entre 2004 et 2007 pour un montant de 480 millions d'euros par an, Gervais Martel (Lens), Jean-Michel Aulas (Lyon), Jean-Louis Campora (Monaco) et Charles Talar (PSG) avaient voté en faveur de la chaîne cryptée. Jean-Louis Triaud (Bordeaux) s'était abstenu car son club appartenait à M6, actionnaire avec TF1 du bouquet TPS, concurrent de Canal+ sur ce marché, tandis que l'OM ne possède pas de représentant au CA. Par conséquent, le Conseil de la concurrence avait estimé qu'il avait pu exister "une concertation entre Canal+ et la LFP afin de favoriser les offres de Canal+, compte tenu des liens contractuels entre Canal+ et des clubs dont les présidents siègent au conseil d'administration de la LFP". De plus, en vertu de la loi française, c'est la LFP, et non les clubs, qui négocie et détient les droits audiovisuels. Le contrat entre Canal+ et le "Club Europe" avait été signé dans l'hypothèse où ce système changerait, ce que souhaitaient certains gros clubs professionnels, qui en ont appelé aux pouvoirs publics. Mais récemment, des responsables de la Fédération française (FFF) et de la LFP, comme son président, Frédéric Thiriez, ont réaffirmé que le principe selon lequel les droits TV appartiennent à la Ligue ne pouvait être remis en cause, même si des aménagements peuvent être introduits, concernant notamment leur répartition entre les clubs.
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