Philippe Chazal, directeur de la chaîne Histoire, qui s'est vu refuser mercredi par la justice l'autorisation de diffuser le procès Papon, n'a pas écarté de se pourvoir en cassation. "Nous allons prendre le temps de réfléchir, on a encore quelques jours", a-t-il déclaré sur l'antenne de RMC Info. "Nous allons aussi nous concerter avec les différentes parties civiles. Je pense qu'il faut aller jusqu'au bout des démarches (...) C'est plutôt ma tendance", a-t-il ajouté. La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi une interdiction faite le 20 décembre par le tribunal de grande instance de Paris, au motif que la condamnation de M. Papon n'était pas encore définitive et que sa présomption d'innocence n'était pas définitivement écartée. L'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde, sous le gouvernement de Vichy peut en effet encore saisir la Commission de réexamen des condamnations pénales (CRCP), qui pourra faire examiner son pourvoi par la Cour de cassation. Un point "assez ambigu" et "compliqué à interpréter", selon M. Chazal. "La loi de 1985, qui autorise cette diffusion, précise qu'elle peut intervenir lorsque le procès est définitif. Or le procès est définitif: d'ailleurs on ne parlerait pas de réexamen ou de révision si le procès n'était pas définitif". M. Chazal s'est déclaré "déçu" par la décision de la cour d'appel. "Je suis surtout déçu pour les victimes, pour les parties civile et plus généralement pour l'ensemble des téléspectateurs, parce que je pense que plus de 50 ans après, il serait quand même temps de pouvoir regarder en face cette période et accéder à la réalité du procès", a-t-il affirmé. La chaîne de télévision Histoire, diffusée sur le câble et le satellite, souhaite diffuser 80 heures d'extraits du procès de Maurice Papon, condamné le 2 avril 1998 à 10 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Gironde pour complicité de crimes contre l'Humanité.
Rédaction
24 janvier 2003
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