Le directeur général de la chaîne de télévision russe NTV, Boris Jordan, a annoncé qu'il allait démissionner sous la pression du principal actionnaire, le géant gazier russe Gazprom contrôlé par l'Etat. "Je ne considère plus comme possible d'exercer la fonction de directeur général de NTV", a déclaré M. Jordan devant la presse, indiquant qu'il avait été informé par Gazprom de la volonté du groupe de changer la direction de la chaîne. "J'annonce que je suis prêt à quitter le poste de directeur général de NTV, et à commencer à transmettre les affaires à la personne que choisiront les actionnaires", a-t-il ajouté. M. Jordan a été limogé vendredi par le groupe de la direction de Gazprom-Média, filiale de Gazprom, dont fait partie NTV, officiellement pour des divergences de vues sur la stratégie de développement commercial. Sa démission de NTV était prévue ces derniers jours par tous les médias russes. Il a cependant omis de commenter mardi les raisons de sa disgrâce à la direction de Gazprom, notamment auprès du patron du groupe gazier Alexeï Miller, réputé être un proche de Vladimir Poutine. La presse russe a estimé que le Kremlin, mécontent du travail trop indépendant des journalistes de NTV, pouvait être à l'origine de ce limogeage pour renforcer son contrôle sur les médias à l'approche des législatives de décembre 2003 et de la présidentielle de mars 2004. Boris Jordan, un homme d'affaires américain d'origine russe à la réputation controversée, avait été perçu comme un "mercenaire" au service du Kremlin lors de la prise de contrôle par Gazprom en mai 2001 de NTV, alors détenue par l'homme d'affaires Vladimir Goussinski, qui était en opposition farouche à Vladimir Poutine. Vladimir Goussinski avait été contraint à l'exil lors de cette affaire qui avait fait grand bruit en Russie et en Occident.
Rédaction
22 janvier 2003 à 01h00
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