Le lancement de la sonde européenne Rosetta vers la comète Wirtanen, initialement prévu le 11 janvier puis "retardé de quelques jours", suite à l'échec de la première Ariane-5 ECA, il y a un mois, a été "reporté à une date ultérieure", a annoncé la société Arianespace. "Après avoir pris connaissance des conclusions de la Commission de Revue destinée à se prononcer sur le lancement de Rosetta, Arianespace et l'Agence Spatiale Européenne (ESA) ont décidé de reporter le lancement à une date ultérieure", a précisé Arianespace. "La Commission de Revue a en effet souhaité qu'Arianespace et l'ensemble de ses partenaires s'assurent que les processus de qualification et de revue du système Ariane-5 soient vérifiés, dans le cadre du programme de retour en vol d'Ariane-5", a ajouté la société. "Arianespace et l'ESA vont à présent déterminer avec l'ensemble des acteurs concernés les modalités du lancement de Rosetta dans les meilleurs délais." Telle que la mission était conçue, la sonde, pour atteindre Wirtanen, devait être lancée entre le 12 janvier et le 31 janvier, ce qui est maintenant impossible. La mission devrait donc être redéfinie, avec peut-être un nouvel objectif (une autre comète) ou une nouvelle trajectoire. Après un voyage de huit ans et demi, la sonde devait se mettre en orbite autour de la comète, ce qui doit constituer une première, en août 2011, après être passée une fois à proximité de Mars et deux fois près de la Terre, pour bénéficier d'un "effet de fronde". Elle devait accompagner ainsi en orbite cette "boule de neige sale" à travers le Système solaire, à quelque 135.000 kilomètres à l'heure. En 2012, la sonde devait larguer sur la comète un atterrisseur avant que ne prenne fin la mission, le 21 octobre 2013. Après la défaillance, le 11 décembre, du premier exemplaire d'Ariane-5 ECA, ou "Ariane dix tonnes", qui avait conduit à sa destruction, la commission d'enquête avait conclu à un problème de refroidissement sur le divergent (tuyère) du moteur Vulcain-2 du premier étage du lanceur. A l'origine de cette défaillance, selon la commission : les modifications apportées à ce système de refroidissement, par rapport à celui du moteur Vulcain de l'Ariane-5 de base (dite "Générique"), utilisée jusqu'alors. Bien que cette Ariane-5 Générique ne soit pas concernée par l'échec du 11 décembre, Arianespace et l'ESA semblent ne vouloir prendre aucun risque. Sans doute se souviennent-elles de l'échec de la première Ariane-5 (le premier tir d'essai), en 1996, qui avait entraîné la destruction de la mission Cluster (quatre satellites d'étude de la magnétosphère terrestre).
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