Arianespace
 

Rédaction
7 janvier 2003 à 08h00

La nouvelle Ariane-5 dite "10 tonnes", qui avait été détruite peu après son premier décollage en décembre en raison d'un problème sur le système de refroidissement du moteur de son premier étage, pourrait reprendre du service d'ici six mois, a annoncé Jean-Yves Le Gall, directeur général d'Arianespace. "C'est un objectif ambitieux mais réaliste", a-t-il affirmé, après la remise du rapport de la commission d'enquête qui avait été chargée d'analyser l'échec de ce tir, le 11 décembre. Une autre commission, appelée à préparer la reprise des vols de cette nouvelle version Ariane-5 (Ariane-5 ECA), sera au travail dès le 20 janvier. "Il n'y a aucun lien entre l'échec du vol inaugural et le programme de réduction des coûts" dans lequel est engagée Arianespace, dont la politique de développment ne se fait aucunement "au détriment de la qualité", a assuré Jean-Yves Le Gall. Selon les conclusions de la commission d'enquête, l'échec a été provoqué par un problème survenu au niveau du système de refroidissement du divergent (tuyère) du moteur Vulcain-2, qui augmente la poussée de 20 % environ par rapport au Vulcain-1 d'Ariane-5 de base (dite "Générique"). "Nous avions dit que nous souhaitions mettre en service le plus tôt possible le nouveau lanceur", a ajouté M. Le Gall. L'échec du premier tir de l'ECA ne remet pas en cause cette volonté, mais ne fait qu'allonger la "phase de transition". "En 2003, nous devions lancer trois Ariane-5 Génériques et trois Ariane-5 ECA, mais il se trouve que la masse des satellites dont la mise en orbite est programmées cette année-là peuvent l'être avec la version de base. C'est à la fin 2004 que la disponibilité de la version ECA, avec des perfomances accrues, se fera réellement sentir pour satisfaire aux demandes des clients. En vérité, nous étions en avance sur les besoins du marché", a-t-il observé. "Au pire, nous aurons perdu un an", a ajouté Jean-Yves Le Gall qui "observe que chez les clients d'Arianespace, l'échec de la mission numéro 157 a suscité plus de solidarité que de défiance", tandis que "tous les industriels ont mobilisé leurs efforts sur cette affaire de Vulcain 2". Compte tenu de cet échec, il n'est pas exclu que la prochaine tentative de tir d'Ariane-5 ECA soit un vol dit de qualification, sans charge utile commerciale, a par ailleurs indiqué M. Le Gall. Sachant qu'Arianespace n'a "pas les moyens de faire face à un vol de qualification supplémentaire, il faudrait, pour le financer, engager des pourparlers avec l'ESA (Agence Spatiale Européenne). A propos des prochains lancements, il a confirmé que le vol d'Ariane-4 programmé le 11 fevrier "serait bien le dernier", conformément à une décision prise voici trois ans de mettre fin à la carrière de ce lanceur, compte tenu de l'évolution des besoins du marché des satellités. La prochaine Ariane-5 Générique volera dans la deuxième quinzaine de février. En ce qui concerne la mise sur orbite de la sonde Rosetta, qui aura recours à une Ariane-5 Générique, une décision définitive est attendue le 14 janvier. Pour cette mission de l'ESA à la rencontre de la comète Wirtanen, la fenêtre de lancement se situe entre le 12 janvier et la fin janvier. A ce jour, le carnet de commandes d'Arianespace compte 41 satellites à lancer.

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