Le journaliste Gilles du Jonchay a demandé hier à la cour d'appel de Paris d'interdire la diffusion mercredi d'un documentaire sur Anis Naccache, ex-terroriste libanais, dont il a réalisé les interviews mais ni le montage ni le commentaire, estimant que le reportage "accumule les contre-vérités" et peut être dangereux. La 14ème chambre de la cour d'appel rendra sa décision mercredi à 14H00. Le juge des référés avait déjà débouté le journaliste dans une décision rendue vendredi et dont il avait été immédiatement fait appel. Selon Gilles du Jonchay, le documentaire "accumule les contre-vérités (et parfois les contretemps) mais également certains montages d'interviews souvent incompréhensibles". Il a relevé 39 défauts dans le montage tel qu'il doit être diffusé dont certains sont "de nature à mettre en danger la personne interrogée ou l'auteur de l'enquête", "tendancieux", ou comportent des interviews "tronquées avec altération ou dénaturation ou manipulation" des propos.Le montage et le commentaire ont été laissés au soin du réalisateur Timon Koulmasis. Gilles du Jonchay estime avoir été "berné" par la société de production AMIP (Audiovisuel multimédia international production) qui, selon son avocat Me Henri Choukroun, l'a "exclu du principal moment du film, à savoir le montage et le commentaire, pour passer de 40 heures d'images brutes à 52 minutes de documentaire". "Une demande de déprogrammation est grave", a souligné Me Michel Rasle pour Arte, soulignant qu'une version plus courte (40 minutes) avait déjà été diffusée le 15 novembre dernier par la télévision autrichienne. Anis Naccache a été emprisonné en France de 1980 à 1990 pour tentative d'assassinat de l'ex-premier ministre iranien Chapour Bakhtiar
Rédaction
28 novembre 2000
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