Un tribunal de Munich (sud) a condamné mardi le groupe du magnat ruiné des médias allemands Leo Kirch à payer 29 millions d'euros à l'éditeur Axel Springer, dans le cadre d'un conflit portant sur une option de vente de parts dans le bouquet de chaînes ProSiebenSat.1. Springer avait voulu en début d'année exercer une option obligeant Kirch à lui racheter pour 767 M EUR sa part de 11,5% dans ProSiebenSat.1, entreprise par ailleurs détenue majoritairement par l'une des sociétés du groupe Kirch, KirchMedia. Incapable d'acquitter la somme, Kirch avait fait faillite peu après. Springer avait alors entamé une procédure au civil pour non respect de ses obligations, tentant ainsi de se dédommager au moins partiellement. Les deux parties ont depuis tenté de trouver un accord amiable, mais sans succès. A en croire le Financial Times Deutschland, la dernière proposition de Kirch portait sur un dédommagement de 40 M EUR quand Springer espérait au moins le double. La décision judiciaire de mardi, si elle condamne Kirch, ne serait en ce sens qu'une demi-victoire pour Springer. La participation de l'éditeur de presse dans ProSiebenSat.1 vaut en effet aujourd'hui beaucoup moins que les 767 M EUR réclamés dans le cadre de l'option. En outre, le jugement ne règle pas la question des ambitions futures dans la télévision de Springer, qui avait indiqué que s'il ne vendait pas ses parts ProSiebenSat.1, il envisageait à l'inverse d'augmenter sa participation pour en faire une participation stratégique. Springer détient des options d'achats lui permettant théoriquement de monter à environ 28% dans ProSiebenSat.1. Une opération qu'il voulait financer, selon la presse, grâce à la somme obtenue en justice de Kirch. Le groupe de presse avait également un moment envisagé de participer à la reprise de KirchMedia, mais finalement renoncé à déposer une offre définitive. Le chef de file du consortium appelé en principe à reprendre KirchMedia, l'éditeur Bauer, a toutefois laissé ouverte la possibilité d'un accord de dernière minute avec Springer.