Pour la première fois, Netflix vient de connaître une perte d'abonnés et en a recruté moins que prévu.
Pris d'hystérie, des traders ont revendu des actions en masse, faisant perdre jusqu'à 12% au titre Netflix à la bourse de New York.
Netflix n’a enregistré que 2,7 millions de nouveaux abonnements payants entre avril et juin. C'est beaucoup moins que les 5 millions prévus et la plateforme de streaming en a même perdu aux USA.
Les analystes spéculent en ce moment même sur les raisons qui ont conduit à ce ralentissement des performances commerciales de Netflix. Concurrence accrue ? hausse de prix des abonnement ? Contenus moins attirants ? Il faut y voir peut-être un peu de chacune de ces raisons.
Cela pourrait être le début d'une époque moins idyllique pour le leader mondial de la SVOD d'autant plus que de nouveaux géants tels que Disney, HBO et Apple comptent bien tenter de ravir cette place.
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28 commentaires
Pas tout à fait le début de la fin, mais ce n'est pas le produit qui va tout balayer.
Je ne suis pas fan de Canal+, car je considère la formule rigide et pas engageante, mais j'en ai pour tout le monde (des critiques).
À la suite j'explique les raisons du déclin de Netflix, pour qui cela peut intéresser:
1) La production propre est finalement une erreur, cela donne des produits à consommer et à jeter, sans bonne musique, avec des acteurs méconnus, sans rythme cinéma. C'était une question de temps que le public en prenne conscience.
2) Corollaire du point précédent, les films proposés, les films à voir et à revoir, ne sont pas abondants. Même Amazon Prime fait mieux.
3) La concurrence va bon train, la distribution de films et séries par de nombreux abonnements en ligne foisonne, HBO, Amazon Prime qui s'est amélioré, Sky, Filmin, TV des FAI, bientôt Disney, etc., etc. (J'en oublie).
4) Ils augmentent l'abonnement. Je m'arrête sur ce point. C'est vrai que au départ ce n'était pas cher et on payait même si on ne regardait pas. Mais si c'est plus cher, on devient plus critique. Voir les points antérieurs.
Je suis moyennement convaincu par ton argumentaire.
Pour le 1er point, je suis en partie d'accord, mais ce que tu reproches aux productions Netflix, je le reprocherai à presque tout ce qui sort depuis 15 ans (en film comme en série). C'est joli, ça fait du bruit, mais c'est vide de fond et on l'oublie à peine après la fin du visionnage. Les productions Netflix n?échappent pas à la règle et sont "dans l'air du temps".
A la limite, ce qui manque, c'est un peu de fond de catalogue "culte". Et sur ce point, c'est vrai qu'en matière de classiques de cinéma, Amazon est mieux fourni.
Mais on est face à 2 profils de publics, si on devait faire une analogie, Netflix est plutôt dans une approche premium à la Canal+ pendant qu'Amazon est plutôt un équivalent du basique du câble.
Les 2 sont complémentaires. Les 2 sont de bonne qualité mais s'adressent à des publics différents et sont à des prix différents.
Je pense que ce qui arrive à Netflix est purement d'ordre mécanique.
Il y a eu l'effet nouveauté, beaucoup ont essayé, certains sont partis, d'autres sont restés. Le marché commence à arriver à maturité (donc ça devient plus difficile de recruter de nouveaux abonnés) et dans le même temps, la concurrence se réveille (ce qui, mécaniquement, incite une partie des abonnés Netflix à essayer la boutique d'en face).
Certains abonnés resteront en face, d'autres reviendront.
Il n'y a pas de quoi s'alarmer et ce soubresaut du cours de l'action illustre surtout l'hystérie du marché qui sur-réagit à n'importe quoi.
En étant cynique, on peut dire que ça montre qu'ils s'adressent à tous les publiques... :D
Je vous cite: "Mais on est face à 2 profils de publics, si on devait faire une analogie, Netflix est plutôt dans une approche premium à la Canal+ pendant qu'Amazon est plutôt un équivalent du basique du câble".
J'en déduis: Si c'est moins intéressant, si on offre n'importe quoi, c'est une approche premium.
Il serait grand temps que les fournisseurs de produits audiovisuels n'agissent pas comme des dictateurs.
Heureusement que l'offre concurrentielle est là pour corriger cette attitude.
Imaginez à l'avenir Canal+, RMC Sport, beIN sports, OCS, Netflix, Amazon Prime, + les potentielles versions françaises de AppleTV+, Disney+ et HBO max, le tout pour 50€/mois. Celui qui fera ca (Canal est le plus probable) sera tranquille pour 10 ans
Moi je suis prenant, mais sans la chaîne Canal+, qui ne m'intéresse pas. Ce sera alors 30€ au lieu de 50€.
Je croyais qu'on était entre gens qui connaissaient un peu les médias ? ;)
Je n'ai pas inventé ces termes. Et je n'ai pas effectué le moindre jugement de valeur. J'ai même écrit "Les 2 sont complémentaires. Les 2 sont de bonne qualité mais s'adressent à des publics différents et sont à des prix différents. "
Il est communément admis que ce qui est appelé "offre premium", c'est du contenu frais et exclusif. Et ce n'est pas un scoop de dire que du premium (peu importe sa véritable qualité artistique) c'est plus cher à mettre en ?uvre que de faire une offre qui repose sur du fond de catalogue.
Tu peux réinventer des termes s'ils ne te conviennent pas. ;)
Mais pour l'instant, j'utilise des termes qui sont (du moins, je le croyais) communément admis dans le milieu.
Je n'ai pas parlé de "intéressant" ou "pas intéressant". Ça, c'est ton avis et je ne cherchais pas à être dans le jugement de valeur mais dans le constat clinique.
Je n'ai jamais dit que du "premium" était plus intéressant que du fond de catalogue (ni l'inverse d'ailleurs). Quoi que, j'ai tout de même dit ce que je pensais des productions contemporaines. ;)
Et enfin, bien entendu, heureusement qu'il y a de la concurrence. Et c'est très bien comme ça.
Il est évident que ce que propose Netflix ne convient pas forcément à tout le monde.
Au delà de l'aspect "premium"/ "non premium" pour parler de la fraîcheur des catalogues. Netflix a un catalogue qui a un coté plus "jeune branché" (et qui commence à essayer d'élargir son public) là où Amazon a une offre un peu plus populaire (moins de contenus exclusifs et plus de contenus "vus à la télé") et classiques.
Pour l'instant, ces 2 opérateurs ont des offres qui se complètent l'une l'autre, de quoi satisfaire différents publiques. Et c'est très bien comme ça ! :)
Si on met de côté l'élément marketing "premium" qui en gros consiste à faire croire que l'on appartient à une élite, la description froide de ce que fait Netflix, c'est de proposer des productions maison imposées à coup de publicité mais qui sauf exception ne tiennent pas la route quand à qualité de la musique, qualité de l'expression cinéma, en général il y a des lenteurs, oui il y a de la netteté d'image, oui il y a un bon scénario, oui il y a des effets spéciaux. Ce n'est pas suffisant. Et si c'est catalogué premium cela nous avance en quoi ?
Question de temps que le public s'en aperçoive.
La morale de l'histoire c'est que un fabricant ne peut pas imposer un produit.
Je n'ai pas envie de débattre sur le bienfondé du mot "premium". Je l'ai employé (en pensant qu'il serait compris par tous) pour aller vite sur un détail (différencier l'offre qui investit beaucoup sur du contenu frais et qui vise un public de jeunes branchés de l'offre qui se concentre sur les valeurs sures des fonds de catalogue)dans un argumentaire bien plus complet qui, comme toi, "apporte des éléments qui aident à expliquer pourquoi Netflix ne peut pas progresser."
J'espérais qu'on s?intéresserait à la lune, je vois qu'on se focalise sur le doigt. :(
Pour revenir sur le fond du sujet. Je ne te donne pas tort sur la qualité d'une partie des productions maison de Netflix. On est plus proche du consommable que du futur programme culte. Mais est-ce si différents des différentes des suites de remakes de reboot avec des intrigues qui tiennent sur des tickets de métro et avec des acteurs quasi inconnus des plus de 35 ans au charisme d'une huitre et interchangeables qui font les blockbusters depuis 10 ans ? Il y a clairement un public qui est loin d'être négligeable pour ça. ;)
Passé le propos outrancier pour la vanne, la faiblesse de l'offre ciné de Netflix (surtout hors des USA) et les productions maison très orientées vers le public des jeunes adultes n'est pas une nouveautés. C'est la marque de fabrique Netflix. Je pense que le public qui réalise que le catalogue Netflix n'est pas fait pour lui l'a vu depuis longtemps et chez les moins de 35 ans les productions maison (par exemple : Black Mirror, La Casa del Papel ou Sense 8, toutes avec des acteurs quasi inconnus du grand public) fonctionnent très bien sur ces publics et continuent à bien fonctionner sur ce public.
Netflix a également une belle offre de contenus exotiques (productions indiennes, asiatiques, latino-américaine, etc...) Les amateurs du genre sont ravis. Les personnes que ça laisse froid ont déjà passé leur chemin.
Donc expliquer la baisse de régime de Netflix par la prise de conscience d'une "mauvaise" qualité du catalogue/ productions maison me semble un peu léger. Si je devais résumer le truc à très gros trais, les cinéfils sont déjà allés voir ailleurs et les fans de films de séries Z et de séries continuent à être comblés.
Mon avis est plutôt que, comme je l'écrivais précédemment et comme le synthétise Gouik, le marché arrive à maturité et il y est arrivé plus vite que prévu (ce qui explique déjà un début de ralentissement naturel) et la concurrence commence à s'installer (en recrutant une partie de la clientèle de Netflix et en recrutant de nouveaux clients pour qui Netflix n'était pas adapté). En clair, le cycle économique normal de l'évolution d'un nouveau secteur. Rien de véritablement surprenant. La seule véritable info, c'est que ce cycle semble changer de phase plus vite que le l'imaginaient les cadres de Netflix.
Après, pourquoi Netflix dans sa forme actuelle va avoir du mal à progresser d'avantage rapidement, là, je te rejoins. Avec le catalogue actuel, ils ont fait le plein sur les jeunes branchés (les fans de séries, de SF, de série B, de séries pour ados, etc...). Ils pourront continuer à progresser grâce au renouvellement des générations, mais ça va être lent.
Il leur faut donc s'attaquer à un public plus populaire, plus âgé et/ou plus exigeant. Un effort sur le catalogue de films récents, les films et séries cultes de fond de catalogue, les films de ciné-club, etc... Mais est-ce que c'est possible et économiquement intéressant de courir après tous ces publics en même temps ? Est-ce que public qui s'est fait une idée (en bien ou en mal) de Netflix les attend là dessus ?
Mais ce qui est certain, c'est que ça va être beaucoup plus compliqué d'engranger à la même vitesse des abonnements.
Mon analyse est plus courte: je veux bien que Netflix aie une clientèle fidèle de jeunes branchés, mais Netflix à réussi à convaincre, à "rouler", beaucoup de familles au profil plutôt conservateur, notamment par des séries entraînantes et accrocheuses, et surtout par des tarifs très bas, et aussi par la sensation, qui s'est révélée vite trompeuse, qu'il y avait plein de films disponibles. C'est ceux-là qui vont vite faire faux bond dès que le marché soit un tant soit peu modifié.
Pour la calification premium, je me perds un peu, un contenu frais n'est synonyme de rien du tout. Peut-être pour les marchands...
Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi veux-tu absolument que les gens qui quittent Netflix aujourd'hui sont des gens qui se sont faits "rouler" ?
Quand tu prends Netflix, il y a un mois d'essai gratuit et l'abonnement est sans engagement. Il faut être maso pour rester abonné à un produit qui ne satisfait pas un minimum !
Ceux qui se sont fait "roulés" par une offre "trompeuse" (ou plutôt qui ne correspond pas à leur attende) sont venus, ils
ont essayé, ils sont restés quelques mois attirés pas les paillettes, ils ont vu qu'il n'y avait rien pour eux et ils sont partis. Ils n'ont pas attendu aujourd'hui.
Ce qui sont restés, c'est qu'ils y trouvaient une certaine satisfaction (à divers degrés, mais satisfaction quand même).
Et quand le marché se modifie (dans n'importe quel domaine), surtout quand on passe d'une situation de quasi monopôle à une ouverture à la concurrence, il y a toujours une partie de la clientèle qui va voir en face (effet nouveauté, offre alternative réellement plus intéressante, peu importe les raisons).
C'est comme quand un nouveau centre commercial ouvre dans une ville, dans un 1er temps, un y a une grosse baisse de fréquentation des anciens centres commerciaux suite à l'effet nouveauté/curiosité, une partie des gens qui ont essayé le nouveau centre commercial préfèrent le nouveau et y restent, une partie des gens qui ont essayé n'apprécient pas et retourne dans l'ancien. La fréquentation des anciens centre commerciaux remontent mais pas au même niveau qu'avant l'ouverture du nouveau centre.
C'est une situation purement mécanique qui se produit dans tout secteur.
Netfilx était presque en monopôle dans un marché neuf. Il y a des gens qui ont essayé, ils n'ont pas aimé, ils sont partis. Il y en a d'autres qui ont essayé, ils ont aimé (à divers degrés), ils sont restés. A présent la concurrence arrive, une partie de la clientèle va tester la concurrence et c'est totalement normal (c'est même sein). Mécaniquement, la fréquentation de Netflix va baisser.
Actuellement, on est dans cette phase (conjuguée à un début de maturation du marché qui semble apparaitre un peu plus vite que prévu). Donc les activités de Netflix ralentissent.
Pour l'instant, il n'y a rien de plus normal. Ce qui est étonnant, c'est, finalement, voir des gens surpris par ce phénomène (dont la bourse qui sur-réagit comme si elle était surprise de voir se produire quelque chose de normal).
En fait, c'est à partir de maintenant que les choses vont devenir intéressantes : après avoir essayé la concurrence, combien vont revenir chez Netfilx ? Sans oublier qu'avec les abonnements sans engagement, on peut facilement voir des clients faire du zapping entre les différentes offres pour profiter de tous les catalogues. Cela ne marque pas forcément un désaveux pour Netflix. Mais simplement un partage de son temps libre pour la télévision entre les différentes offres. Mais mécaniquement, ça nuit au chiffre d'affaire de Netfilx, c'est une évidence.
Les activités de Netflix vont forcément repartir à la hausse une fois l'effet nouveauté créé par la concurrence achevé. Le véritable baromètre sera sur l'ampleur de cette reprise. Mais quoi qu'il arrive, ce ne sera jamais de la même ampleur que ce qui a été jusqu'à présent.
Soit dit en passant, Netflix commence déjà a réagir. Depuis peu, j'ai vu arriver pas mal des blockbusters classiques des années 80/90 pour enrichir le catalogue alors que jusqu'à présent, on était plutôt sur du Harry Potter pour le fond de catalogue. Ce qui illustre d'une certaine manière que jusqu'à présent le c?ur de cible était plutôt les ados, les vingtenaires et les jeunes trentenaires et qu'à présent, ils commencent à faire de l??il aux vieux trentenaires, cadras et jeunes quinquas.
Tout ce qui se passe actuellement autour de Netflix est parfaitement logique et purement mécanique. Quelque soit la qualité de l'offre de Netflix, on aurait vu des mouvements de ce type. C'est seulement maintenant que les choses vont être intéressantes à observer pour juger de la qualité ou non de Netflix aux yeux du public. Quelle sera la capacité de la concurrence à maintenir les clients piqués à Netflix une fois l'effet curiosité passé et quelle sera la capacité de Netflix à corriger le tir sur les aspects qui ont pu pousser les gens à ne pas revenir tout de suite ?
Les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Retour d'un match Canal Satellite / TPS / AB Sat mais nouvelle génération ! ;)
Si Netflix ne change rien du tout à la composition de son contenu il perdra des abonnés à un taux constant comme Canal+ France.
Pour l'instant, leur succès repose beaucoup sur le fait d'avoir à la fois des contenus propres maison exclusifs et branchés pour satisfaire leur coeur de leur public jeune branché et contenus extérieurs forts plus populaires (ça, c'est un peu plus aléatoire suivant les marchés en fonction des droits qu'ils arrivent à obtenir).
S'ils n'arrivent pas à préserver cette part de catalogue issus de producteurs extérieurs, c'est clair que ça va leur poser problème (voir le feuilleton autour des droits pour Friends et The Office aux USA).
S'ils perdent trop de ces droits, ils ne vont conserver que le public "branché" ou amateur de contenus de niches ou exotiques.
Comme je le signalais, depuis quelques temps, je vois arriver (du moins sur le catalogue belge auquel j'ai accès) pas mal de blockbuster des années 80/90 très peu présent jusqu'à présent.
Je pense que les péripéties autour des droits de Friends et la perte programmée de quelques grosses licences qui vont aller à la concurrence leur à fait prendre conscience que le fond de catalogue n'était pas à négliger et permettant de pouvoir afficher quelques noms de contenus connus de tous aux cotés des programmes maison connus d'un public plus ciblé seulement.
Ça ne donne pas envie de voir quoi que ce soit.
Je garde l'abonnement néanmoins à cause de mes 2 filles.
J'ai modifié quand même l'abonnement en passant de 4 flux à 2 flux, surtout pour tenir compte des prochaines augmentations.
Et après quelques essais, j'ai eu l'occasion de constater que même en situation de débit difficile, ça passe. Certes, pas en HD ou UHD, mais le contenu passe toujours et l'adaptation du flux au débit est très réactive. Ce qui est le principal quand on est dans une logique nomadisme, tablette, etc...
Est-ce bien ou est-ce mal, je n'en sais rien. Chacun voit midi à sa porte. Mais le fait est qu'aujourd'hui, la tendance de la demande de la clientèle est plus à la mobilité et le nomadisme dans l'accès aux contenus que dans celle de la course à la résolution de plus en plus élevée.
Et sur ce terrain là, le sat va avoir du mal à rivaliser.
D'autant que, comme le souligne UFOLOGUEBOWIE, quand on a une connexion correcte on profite déjà d'une qualité très satisfaisante pour une très grande partie du public qui n'arriverait même pas à voir la différence avec une meilleure image par satellite ou qui jugerait que le gain en qualité d'image ne justifie pas de s'embêter avec l'installation d'une parabole.