Le ministre italien des Communications, Maurizio Gasparri, a pris la défense du groupe de télévision privé Mediaset, contrôlé par le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, après une décision de justice défavorable. Le responsable a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de faire appliquer un jugement rendu par la Cour constitutionnelle italienne qui obligerait l'une des trois chaînes du groupe Mediaset, Retequattro, à délaisser son mode de diffusion hertzien actuel pour émigrer sur le satellite à partir de la fin 2003. "Ils veulent mettre hors de combat un groupe éditorial, en le condamnant au nanisme, alors qu'il faut affronter une concurrence planétaire", a critiqué jeudi M. Gasparri dans les colonnes du quotidien La Repubblica. Il indique qu'un nouveau "régime transitoire" permettra à la fin 2003 à Retequattro de continuer à émettre comme aujourd'hui jusqu'à ce que démarre la télévision digitale terrestre, dont le coup d'envoi en Italie est prévu en 2006. La technologie digitale permettra de "donner de l'espace à tout le monde", selon le ministre, et donc Retequattro n'aura alors plus besoin d'émigrer sur le satellite. La décision de justice ne serait donc au final pas appliquée, selon M. Gasparri, membre d'Alliance Nationale, le parti de Gianfranco Fini, allié de Silvio Berlusconi. La Cour constitutionnelle, qui est une haute juridiction italienne, a également estimé mercredi que Telepiù (filiale de Canal+, qui doit être rachetée par Rupert Murdoch) devra également cesser d'occuper des fréquences terrestres à fin 2003 pour, elle aussi, émigrer totalement sur le satellite. Cette décision est de moindre importance, étant donné que la chaîne est déjà largement diffusée via satellite. A la même date butoir de 2003, la troisième chaîne publique Rai3 n'aura plus pour financement que les seules ressources de la redevance et ne pourra plus bénéficier en plus des recettes de la publicité comme c'est abondamment le cas actuellement.
Rédaction
22 novembre 2002
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