Une fausse Bernadette Chirac, escortée par un faux Johnny Hallyday en limousine blanche, a semé l'émoi hier à l'Assemblée nationale, en réussissant à s'introduire dans le Palais Bourbon, juste avant la séance des questions au gouvernement. Lunettes à monture noire, grand châle clair jeté sur les épaules : de loin, la ressemblance avec l'épouse du président de la République était trompeuse. Mais alors que tout le monde s'interrogeait sur les raisons de sa venue, les agents de l'Assemblée ont soudain réalisé la supercherie et l'ont reconduite vers la sortie. Malgré toutes les mesures de sécurité, la fausse Bernardette avait cependant réussi à entrer en voiture dans la cour d'honneur de l'Assemblée, suivie du sosie de Johnny en limousine. Elle s'était fait déposer au pied des marches et était entrée par la grande porte. Ce n'est qu'à deux pas de l'hémicycle qu'elle a été démasquée. Très vite a commencé à circuler le nom de Laurent Ruquier, dont l'émission sur France 2 "On a tout essayé" est connue pour ce genre de plaisanterie. La rumeur a été confirmée à l'AFP par le rédacteur en chef de l'émission Frédéric Siaud. Il s'agissait, a-t-il expliqué, de faire "une surprise à Jean-Pierre Raffarin" : le sosie de Johnny Hallyday, dont le Premier ministre est un fan, était censé lui remettre son dernier album dédicacé. C'est en plaidant cet argument que les deux voitures ont eu l'autorisation d'entrer. Le duo de choc avait déjà tenté sa chance, en vain, à l'Elysée le matin. Après l'Assemblée, les deux sosies ont fait une ultime tentative à Matignon, sans succès non plus, a-t-il raconté. L'émission devrait être diffusée jeudi. "Au premier coup d'oeil, je me suis interrogé", a reconnu en riant Yves Bur, député UMP témoin de la scène, "mais en regardant de près, c'était impossible". La plupart des députés sont arrivés après l'intrusion : "C'est vrai? c'est vrai?", demandaient-ils, la plupart finissant par en rire. Le personnel de l'Assemblée a moins apprécié la plaisanterie. Déjà, en juillet un homme avait voulu faire une surprise à M. Raffarin, en lui remettant une coupe sportive dans l'hémicycle, le jour de sa déclaration de politique générale. Depuis la surveillance avait été sérieusement renforcée. La présidence de l'Assemblée s'est refusée à tout commentaire sur l'incident.
Rédaction
7 novembre 2002
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