Arianespace
 

Rédaction
15 octobre 2002

Jean-Yves Le Gall, directeur général d'Arianespace, a annoncé des mesures de réorganisation de la société de gestion et de commercialisation des lanceurs européens Ariane, avec l'objectif de sortir du rouge fin 2003. Arianespace compte également sur un soutien accru des états européens lors de la prochaine conférence ministérielle de l'agence spatiale européenne ESA début 2003, et sur des synergies avec ses partenaires pour faire face à d'éventuels problèmes de sureffectifs, a-t-il indiqué. "Nous allons réorganiser la société avec trois grands pôles - commercial, programmes et financier", a-t-il indiqué devant la presse, après la réunion du conseil d'administration de la société qui s'est tenue vendredi dernier à Madrid. Arianespace, veut "continuer à se battre pour étoffer son carnet de commandes actuel" (plus de 40 satellites à lancer) et "augmenter sa part de marché", a indiqué M. Le Gall. "Notre objectif est de sortir du rouge fin 2003 sous réserve que la conférence ministérielle de l'ESA mette en place les moyens dont nous avons besoin", a-t-il indiqué. La société a essuyé une perte nette de 193 millions d'euros l'an dernier et a annoncé en juin dernier un plan d'action afin de réduire ses coûts. M. Le Gall a insisté sur la nécessité de "ramener les coûts d'exploitation d'Ariane en ligne avec les lanceurs américains et russes". Les concurrents d'Arianespace bénéficient de "subventions gouvernementales considérables", a-t-il estimé. En Europe, "le soutien des états allait jusqu'alors au développement des lanceurs; je crois qu'une partie de ce soutien va passer à l'exploitation", a indiqué M. Le Gall. Il a notamment fait remarquer qu'Arianespace supporte la moitié des charges du centre spatial guyanais de Kourou, alors que ses concurrents américains payent un coût marginal pour l'utilisation du pas de tir de Cap Canaveral, géré par l'US Air Force. Interrogé sur la possibilité d'une réduction des effectifs chez Arianespace, il a indiqué qu'il fallait trouver "plus de synergies" avec les partenaires et actionnaires de la société, notamment le groupe franco-germano-espagnol d'aéronautique et défense EADS et le motoriste public Snecma. "S'il y a trop d'effectifs chez nous, il faut voir ce qu'on peut faire avec nos partenaires", a-t-il indiqué. "La vraie question est celle du périmètre d'Arianespace avec ses partenaires", a-t-il ajouté. Il a cependant affirmé qu'il n'y avait pas de plan de licenciements à l'étude chez Arianespace. La presse a fait récemment état d'un plan d'économies passant notamment par des mesures sociales susceptibles de concerner dès le premier trimestre 2003 près d'un tiers des effectifs chez Arianespace, qui emploie environ 380 personnes. Enfin les modalités d'une éventuelle augmentation de capital sont toujours à l'étude, a-t-il indiqué, précisant qu'une telle opération n'interviendrait pas avant un an ou deux et qu'elle se situerait plutôt dans la fourchette basse des estimations de presse, soit environ 150 milions d'euros.

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