Les chaînes thématiques sont entrées dans "une logique de conflit" avec les opérateurs du câble et du satellite qui ont fortement réduit leur rémunération, a déclaré hier à Cannes Eric Brion, vice-président de l'Association des chaînes du câble et du satellite (ACCeS). "On en est hélas dans une logique de conflit avec les distributeurs", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse de l'ACCeS au MIPCOM, marché international des programmes TV. L'association, qui réunit la plupart des chaînes thématiques, a lancé en juillet un "audit" afin de déterminer précisément le nombre d'abonnés dont elles disposent chez chacun des opérateurs, du câble en particulier. "Si les câblo-opérateurs n'acceptent pas de dire combien d'abonnés ils ont, c'est peut-être qu'ils ont des choses à cacher", a poursuivi Eric Brion. "L'équilibre (financier des diffuseurs) ne doit pas se faire sur le dos des chaînes thématiques", a-t-il fait valoir, soulignant que les recettes d'abonnement de la plupart des chaînes thématiques avaient été "divisées par deux ou par trois" ces dernières années. Le vice-président de l'ACCeS a ainsi appelé le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à organiser "le plus vite possible" une réunion avec l'ensemble des acteurs du dossier. Le chiffre d'affaires moyen d'abonnement par chaîne et par abonné est tombé, selon l'ACCeS, à 1,97 euro en 2001 contre 5,6 euros en 1994. Réagissant par ailleurs au débat lancé par le CSA qui souhaite l'interdiction de la pornographie à la télévision, il a mis en garde contre les "conséquences économiques très lourdes" que pourrait engendrer une telle décision sur "un marché qui ne va déjà pas bien du tout".