Le président Vladimir Poutine a privé hier par décret Radio Free Europe (RFE/RL), qui est financée par le Congrès américain, de son statut particulier en Russie, a annoncé le Kremlin dans un communiqué. Le président russe "a signé un décret annulant un précédent décret" de Boris Eltsine "datant du 27 août 1991 concernant le bureau de RFE/RL en Russie", indique le communiqué. Cette décision "place tous les médias étrangers opérant en Russie sur un pied d'égalité", a commenté un responsable de l'administration présidentielle, sous couvert de l'anonymat, cité par Interfax. Il a dans le même temps critiqué cette radio qui "n'a pas perdu son caractère idéologique et a pris ces derniers temps un caractère encore plus tendancieux". "Cela est net dans ses émissions vers la Tchétchénie et vers l'Ukraine avec une information souvent présentée de façon sélective et unilatérale", a poursuivi le responsable. Fondée il y a près d'un demi-siècle au début de la guerre froide, RFE/RL qui est basée à Prague, est financé par le Congrès américain. RFE diffuse depuis avril 2002 des émissions en langue tchétchène, une initiative qui a été vivement critiquée par le Kremlin, au motif qu'elle encouragerait l'extrémisme. La couverture des événements en Tchétchénie, où les troupes russes sont entrées le 1er octobre 1999, est pratiquement impossible, les médias russes se limitant dans leur grande majorité à rapporter les communiqués des responsables officiels. Les accusations du Kremlin sur le manque d'objectivité de RFE/RL sont "infondées", il s'agit de "propagande", a répliqué le rédacteur en chef de la radio du bureau de Moscou de RFE/RL, Andreï Chary. Concernant la suppression du statut accordé en 1991, le responsable a indiqué avoir reçu des explications du ministère des Affaires étrangères. "D'après celles-ci, il s'agit d'une décision technique qui n'aura pas d'influence sur nos activités", a-t-il déclaré à l'AFP. "Je ne veux pas croire qu'il s'agisse de pressions" politiques, a-t-il encore estimé en réponse à une question. Le directeur du service russe de RFE, Mario Corti, a également estimé qu'il ne voyait pas dans cette décision de "raisons de s'inquiéter", interrogé sur la radio Echo de Moscou. "Le précédent décret ne nous donnait aucun avantage particulier, c'était une reconnaissance de nos activités et cela nous a encouragés à ouvrir un bureau à Moscou", a-t-il ajouté.
Rédaction
5 octobre 2002
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