"Jean Moulin", réalisé par Yves Boisset sur un scénario de Dan Franck et diffusé sur France 2 les 15 et 16 juillet à 20H50, est "une oeuvre de fiction sans prétendre à une reconstitution historique", dont l'écrasant rôle principal est remarquablement interprété par Charles Berling. Cette fiction sera précédée le 14 juillet en deuxième partie de soirée d'un documentaire de Jorge Amat, "La voix de Jean Moulin", avec notamment des d'anciens résistants comme Raymond Aubrac, Serge Ravanel, Germaine Tillion, Jacques Baumel ou le docteur Dugoujon. "En France, on a peu de goût pour faire la lumière sur les plaies qui grattent", explique Yves Boisset, spécialiste des sujets dérangeants comme "L'affaire Seznec" ou "L'affaire Dreyfus". Il estime que "pour la première fois, un film montre la Résistance sous un jour plus lucide et plus réaliste. Les résistants ne marchaient pas d'un même pas, le regard assuré, vers la Libération". Existence clandestine de gare en gare, rendez-vous furtifs sur un quai de métro ou dans un parc, planques précaires : la vie au quotidien de Rex puis de Max, au gré des faux papiers et des voyages, est éclairée par de brèves rencontres avec l'amour de sa vie, Gilberte (Christine Boisson), et son amie Antoinette (Elsa Zylberstein). Il s'enfonce dans la clandestinité, de plus en plus seul, de plus en plus traqué alors que ses amis tombent les uns après les autres, comme le commandant Manhès (Christophe Malavoy). Pour la rencontre de Caluire, tournée dans la maison même du docteur Dugoujon, les auteurs ont retenu la thèse de la trahison de Hardy, rebaptisé Didot (Jérémie Rénier), acquitté en 1947. En 2003, cela fera soixante ans que Jean Moulin est mort.
Rédaction
14 juillet 2002
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