Le conseil des prud'hommes de Paris a renvoyé sine
die l'affaire opposant Anne Sinclair à TF1, qui s'était brutalement séparée de
sa journaliste vedette en juin.
Faute d'un accord entre les quatre conseillers des collèges employeurs et
salariés, l'affaire a été renvoyée jeudi devant un "juge départiteur"
professionnel qui réexaminera le dossier à la tête de la même formation, avec
cependant une voix prépondérante. Aucune date n'a été fixée pour cette
nouvelle audience.
La rupture entre TF1 et Anne Sinclair avait mis fin à 17 ans d'une
collaboration qui avait fait de la journaliste l'une des principales figures
de la chaîne privée, avec "7 sur 7".
Les deux parties se sont renvoyé la balle de la responsabilité de la
séparation, la journaliste affirmant qu'elle avait été "proprement virée" de
la chaine, alors que la direction de celle-ci qualifiait son départ de
"démission".
Présente à l'audience jeudi après-midi, Anne Sinclair s'est refusée à tout
commentaire "sur une procédure en cours".
Louis Bousquet, avocat de TF1, a indiqué au conseil des Prud'hommes que Mme
Sinclair était considérée par la chaine comme démissionnaire "par la non
exécution de son contrat de travail". La directice générale adjointe de
l'antenne de TF1 et vice-présidente de e-TF1 avait souhaité revenir à
l'antenne et cesser de s'occuper de l'activité internet du groupe, ce que le
Pdg Patrick Le Lay n'avait pas accepté.
Anne Sinclair réclamait des indemnités comprenant son préavis de
licenciement, une indemnité conventionnelle, une indemnité complémentaire et
six mois de dommages et intérêts.
Le litige porte aussi sur un total de 230.000 stock-options qui lui avaient
été octroyées au cours de sa carrière et dont l'annulation était prévue "en
cas de démission ou de licenciement pour faute grave", selon Me Bousquet .
"Pour moi, c'est une réaction d'un autre âge, ce n'est pas une réaction du
21e siècle", avait dénoncé Anne Sinclair en juin. "C'est un crime de lèse
majesté que de vouloir faire autre chose que ce à quoi Patrick Le Lay vous
destinait immédiatement", avait-elle ajouté.