Rédaction
24 octobre 2010 à 15h00
L'ARP, l'association des Cinéastes, Auteurs Réalisateurs Producteurs publie un communiqué, à l'issue des "20èmes rencontres cinématographiques"(*). Celui-ci expose les inquiétudes de l'ARP quant aux bouleversements induits par les avancées technologiques sur les outils de régulation mis en place pour protéger et développer la création cinématographique.
Nous publions, ci-dessous, l'intégralité du texte de ce communiqué
Nous, Cinéastes, Auteurs Réalisateurs Producteurs de L'ARP réunis à Dijon, constatons que 20 ans après leur naissance, ces Rencontres Cinématographiques n'ont jamais été aussi nécessaires. En effet, les dernières avancées technologiques risquent de bouleverser les régulations pertinemment mises en place pour protéger et développer la création cinématographique. Les cinéastes souhaitent évidemment accompagner cette évolution, mais pour qu'elle soit harmonieuse ils savent que la culture doit retrouver toute sa place au coeur de la réflexion politique.
De grandes décisions peuvent d'ores et déjà témoigner de cette volonté, comme la déclaration du Ministre de la Culture et de la Communication nous le laisse présager.
A ce titre, nous demandons la publication rapide du projet de décret proposé par le gouvernement sur les services de médias audiovisuels à la demande. Au-delà du caractère symbolique que revêt ce texte dans la régulation des médias numériques, il ouvre la voie à de nouveaux modes pertinents de financement qui assureront la diversité de la création.
Par ailleurs, face aux enjeux colossaux pour le monde de la création, liés à l'arrivée des téléviseurs connectés et à une vision trop individualiste de la Neutralité du Net, nous appelons l'ensemble des pouvoirs publics, le CSA, la DGMIC, le CNC, le Ministère de la Culture et de la Communication à lancer d'urgence une grande réflexion sur l'arrivée de ces nouveaux modes de diffusion et d'exposition des oeuvres.
Enfin, nous continuons de réclamer, tant au niveau européen qu'au niveau français, une TVA à taux réduit pour les biens et services culturels. Cette mesure fiscale constitue une condition propice à leur développement harmonieux et à l'accès légal aux oeuvres.
S'agissant de l'exploitation cinématographique, après la mise en place d'un dispositif législatif permettant désormais l'équipement numérique des salles, il reste à remplir l'objectif de neutralité de l'exposition des oeuvres en numérique. Ainsi, nous attendons avec impatience :
- les agréments relatifs aux groupements et ententes de programmation afin que le marché ne soit pas écrasé par certains ;
- la publication du décret sur les programmes complémentaires, pour que la salle de cinéma en reste une ;
- la publication du décret sur les normes de projection afin de respecter l'intégrité des films en salles.
Par ailleurs, les exclusivités successives créent et préservent la valeur du film. Les principaux acteurs du secteur ont toutefois reconnu ici que la chronologie des médias pouvait être exceptionnellement aménagée pour favoriser les films plus fragiles -par exemple ne bénéficiant pas d'une chaîne- à accéder au marché de la vidéo par abonnement.
Nous ne pouvons imaginer, alors que le financement de la culture par les collectivités territoriales est largement remis en cause, que la prochaine élection présidentielle française fasse l'impasse sur les enjeux culturels. Nous serons extrêmement vigilants et combatifs sur ce point.
Au niveau européen, nous avions invité Androulla Vassiliou, Commissaire européenne en charge de la Culture. Son absence nous interpelle. Nous sommes conscients que les positions françaises concernant le cinéma et la culture, ne sauraient avoir d'exemplarité sans un écho européen. C'est pourquoi nos prochaines Rencontres seront résolument tournées vers l'Europe, vers ses responsables politiques, ses créateurs, ses cinéastes. Nous tenterons ensemble d'harmoniser les cultures d'un vieux continent qui se doit d'être le plus innovant.
*"Les 20èmes rencontres cinématographiques" se sont tenues à Dijon du 21 au 23 octobre
Nous publions, ci-dessous, l'intégralité du texte de ce communiqué
Nous, Cinéastes, Auteurs Réalisateurs Producteurs de L'ARP réunis à Dijon, constatons que 20 ans après leur naissance, ces Rencontres Cinématographiques n'ont jamais été aussi nécessaires. En effet, les dernières avancées technologiques risquent de bouleverser les régulations pertinemment mises en place pour protéger et développer la création cinématographique. Les cinéastes souhaitent évidemment accompagner cette évolution, mais pour qu'elle soit harmonieuse ils savent que la culture doit retrouver toute sa place au coeur de la réflexion politique.
De grandes décisions peuvent d'ores et déjà témoigner de cette volonté, comme la déclaration du Ministre de la Culture et de la Communication nous le laisse présager.
A ce titre, nous demandons la publication rapide du projet de décret proposé par le gouvernement sur les services de médias audiovisuels à la demande. Au-delà du caractère symbolique que revêt ce texte dans la régulation des médias numériques, il ouvre la voie à de nouveaux modes pertinents de financement qui assureront la diversité de la création.
Par ailleurs, face aux enjeux colossaux pour le monde de la création, liés à l'arrivée des téléviseurs connectés et à une vision trop individualiste de la Neutralité du Net, nous appelons l'ensemble des pouvoirs publics, le CSA, la DGMIC, le CNC, le Ministère de la Culture et de la Communication à lancer d'urgence une grande réflexion sur l'arrivée de ces nouveaux modes de diffusion et d'exposition des oeuvres.
Enfin, nous continuons de réclamer, tant au niveau européen qu'au niveau français, une TVA à taux réduit pour les biens et services culturels. Cette mesure fiscale constitue une condition propice à leur développement harmonieux et à l'accès légal aux oeuvres.
S'agissant de l'exploitation cinématographique, après la mise en place d'un dispositif législatif permettant désormais l'équipement numérique des salles, il reste à remplir l'objectif de neutralité de l'exposition des oeuvres en numérique. Ainsi, nous attendons avec impatience :
- les agréments relatifs aux groupements et ententes de programmation afin que le marché ne soit pas écrasé par certains ;
- la publication du décret sur les programmes complémentaires, pour que la salle de cinéma en reste une ;
- la publication du décret sur les normes de projection afin de respecter l'intégrité des films en salles.
Par ailleurs, les exclusivités successives créent et préservent la valeur du film. Les principaux acteurs du secteur ont toutefois reconnu ici que la chronologie des médias pouvait être exceptionnellement aménagée pour favoriser les films plus fragiles -par exemple ne bénéficiant pas d'une chaîne- à accéder au marché de la vidéo par abonnement.
Nous ne pouvons imaginer, alors que le financement de la culture par les collectivités territoriales est largement remis en cause, que la prochaine élection présidentielle française fasse l'impasse sur les enjeux culturels. Nous serons extrêmement vigilants et combatifs sur ce point.
Au niveau européen, nous avions invité Androulla Vassiliou, Commissaire européenne en charge de la Culture. Son absence nous interpelle. Nous sommes conscients que les positions françaises concernant le cinéma et la culture, ne sauraient avoir d'exemplarité sans un écho européen. C'est pourquoi nos prochaines Rencontres seront résolument tournées vers l'Europe, vers ses responsables politiques, ses créateurs, ses cinéastes. Nous tenterons ensemble d'harmoniser les cultures d'un vieux continent qui se doit d'être le plus innovant.
*"Les 20èmes rencontres cinématographiques" se sont tenues à Dijon du 21 au 23 octobre
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