Le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris, Jean-Yves Monfort, se prononcera aujourd'hui mercredi sur une demande de la présidente du Collectif-égalité, Calixthe Beyala, qui lui demandait d'interdire à France 2 d'utiliser une interview d'elle enregistrée en juillet. La romancière d'origine camerounaise avait reçu chez elle les journalistes d'Envoyé spécial pour un reportage sur l'égalité dans l'apparition des minorités ethniques à la télévision. Ce reportage doit être diffusé jeudi soir sous le titre "Télé-couleurs". Me Rigobert Ngounou, avocat de Calixthe Beyala, a plaidé mardi que sa cliente avait retiré l'autorisation de diffusion de son image, car elle avait jugé que l'interview était réalisée de manière agressive, que les images montraient son appartement avec insistance, ou qu'elle était filmée dans une position inconvenante sur son canapé. L'écrivain demande l'interdiction de la diffusion de son image, sous astreinte de 5 MF par infraction. Me Martine Coisne, avocate de France 2, soutenue par le Parquet, a estimé que juridiquement, l'assignation était nulle car elle ne respectait pas les formes prescrites par la loi de 1881 relative à la liberté de la presse. Elle a ajouté que sur le fond, on ne pouvait pas révoquer ainsi, sans le moindre motif, un consentement donné à des journalistes, observant que Mme Beyala avait décidé elle-même du lieu du tournage et avait choisi son siège. Le substitut Pierre Dillange a qualifié pour sa part cette requête de "purement paranoïaque". Elle est "une militante, une personne publique, et elle s'est rétractée quand elle a compris que le reportage n'était pas une opération de promotion de son association", a-t-il ajouté.
Rédaction
25 octobre 2000
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