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Radio : Les animateurs de l'émission "Rue des entrepreneurs" licenciés subitement par France Inter

Rédaction
1 mai 2010 à 11h00  
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Le Groupe Radio France a annoncé le licenciement des journalistes Didier Adès et Dominique Dambert, animateurs de l'émission économique "Rue des Entrepreneurs" diffusée les samedis depuis septembre 1983 sur France Inter.


Radio France n'a pas précisé les motifs du licenciement et déclare qu'elle "ne fera aucun commentaire sur cette mesure de licenciement". L'émission ne sera donc plus diffusé à partir d'aujourd'hui, samedi 1er mai 2010. Elle est remplacée par "Carrefour de l'Economie", animée par Brigitte Jeanperrin.

Les deux journalistes ont appris hier que leur émission, pourtant prête et enregistrée, ne serait pas diffusée samedi. Une lettre de licenciement leur a été envoyée "pour faute grave".
"A aucun moment, et malgré nos demandes répétées, nous n'avons été reçus par Jean-Luc Hees (PDG de Radio France), Philippe Val (directeur de France Inter", assurent les deux journalistes, qui se disent "choqués" par les méthodes utilisées.

12 commentaires

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bouhhh - Il y a 15 ans
encore un très cher ami à notre Sir qui exécute ses ordres...
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Dub - Il y a 15 ans
Pas très légal comme procédure de licenciement à 1ère vue, normalement les intéressés ont droit à un entretien préalable avec la direction qui doit se justifier et réciproquement; ça sent la grève à Radio France et la réinsertion sous la pression médiatique et des prud'hommes.
Selon Libération : "Une lettre de licenciement leur a été envoyée «pour faute grave qui fait suite à plusieurs mois de procédure disciplinaire», expliquent-ils. Selon lepoint.fr, la direction de Radio France leur reproche un comportement de «harcèlement moral», étayé par des témoignages répétés sur plusieurs années."
Si les dires de la direction sont justifiés et les fait avérés depuis longtemps, pourquoi avoir attendu des années. Sans doute que le dossier n'est pas si bien étayé.
Est ce le début d'une nouvelle ère de maccarthysme dans les médias publics français ? On est au 21ème siècle et les services publics sont gérés comme sous Louis XIV.
d
dubdino - Il y a 15 ans
Tout à fait d'accord... Rappelons nous seulement dans quelles circonstances Jean-Luc Hees a été "adoubé". Ceci dit, je n'ai jamais écouté cette émission appelée "Rue des entrepreneurs", je suppose qu'ils devaient - à la base - faire l'apologie du "grand capital" : ici ils en voient le côté sombre. Vive le roi !
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Milbo - Il y a 15 ans
ils ont porté tort à "la voix de la France", c'est ça? le public ne demande pas des commentaires de gens "autorisés", mais des communiqués, dont on a un peu perdu l'usage, et peut-être le courage!
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Rufus - Il y a 15 ans
Faire une émission sur le capitalisme et ses maîtres et se faire virer un 1er mai, c'est vache ^^
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Dub - Il y a 15 ans
Lu sur le site du Monde :
Après vingt-huit ans d'antenne, l'émission "Rue des entrepreneurs" pourrait disparaître de la grille de France Inter. Depuis fin 2009, la direction de la radio est en conflit avec Didier Adès et Dominique Dambert, les deux animateurs du magazine hebdomadaire. Le 11 décembre, elle leur a adressé un avertissement pour "faute grave", leur reprochant d'avoir eu des démêlés avec leur assistante, ancienne déléguée syndicale CGC, battue aux élections professionnelles en novembre 2009.
Obligée de reprendre le chemin du travail après dix ans au service de son syndicat, cette nouvelle assistante n'aura pourtant guère eu le temps d'être harcelée. Quelques jours à peine après son arrivée fin novembre au service de la "Rue des entrepreneurs", la nouvelle a obtenu un premier arrêt maladie de quinze jours, suivi d'un second de même durée. C'est pendant son absence que Didier Adès et Dominique Dambert ont reçu, par lettre, un "avertissement disciplinaire" de la direction d'Inter.

Pour tenter de comprendre les origines de ces accusations de harcèlement express, les deux animateurs de l'émission ont "demandé un rendez-vous à Philippe Val", directeur de France Inter. Une demande restée aujourd'hui encore "sans réponse".

En revanche, Didier Adès et Dominique Dambert ont été convoqués "la semaine dernière à un entretien préalable au licenciement". "Notre avocat négocie avec la direction, explique au Monde Didier Adès. On nous a fixé un ultimatum jusqu'au 1er avril." A cette date, faute d'avoir accepté ses conditions, la direction de la radio se dit prête à aller au contentieux.

"Meurtris, trahis", Didier Adès et Dominique Dambert ne veulent pas céder. Par ce procédé "honteux", selon eux, la direction de France Inter voudrait en fait "se débarrasser de l'émission". Selon les deux animateurs, cette affaire à valeur de "test" : après "Rue des entrepreneurs", la direction pourrait s'en prendre à d'autres émissions.
Guy Dutheil (Site lemonde.fr)

A mon avis on va en reparlé très prochainement, mais sans doute que la direction va faire un gros chèque aux 2 licenciés et l'affaire sera classée. A ma connaissance cette émission n'a jamais créé la polémique sur un sujet ou un autre. On est dans le cadre du réglement de compte personnel dans la maison ronde, rien d'autre.
D
Dub - Il y a 15 ans
Réponse des 2 licenciés publiée sur le site de Radio France
Chers tous,

Nous avons reçu, vendredi 30 avril, une lettre de la part de la DRH de Radio France nous annonçant brutalement notre licenciement « pour faute grave », ce qui veut dire rupture immédiate de notre contrat de travail « sans préavis ni indemnité de rupture ».

Ces quelques lignes n’ont d’autre objet que de dire merci à tous ceux qui dans notre Maison (rédaction, technique, documentation, administration, ATN, orchestre…) ont contribué à faire de cette émission la référence qu’on lui prête. Nous sommes fiers d’avoir, avec vous, participé à la dignité du Service Public.

Naturellement, nous regrettons que nos auditeurs soient, pour la première fois dans l’histoire de notre radio, témoins d’une sanction brutale, puisque le 1er mai ils ont constaté la disparition de RDE après 28 ans d’existence et cela sans la moindre explication de la part d’une Direction des Ressources Humaines bien éloignée du respect du aux auditeurs.

Nous sommes indignés de la façon dont un dossier à charges « douteux » a été piloté et nous sommes blessés de constater que personne ne nous a entendu ou reçu ni à la présidence, ni à la direction de la chaine, ni à la tête de la rédaction. Et pourtant Philippe Val affirmait, dans le Monde du 19 avril, que nous étions « deux professionnels compétents, passionnés, qui font une émission irréprochable sur le plan éditorial. Je n’ai aucun problème avec eux».

La DRH pensait pouvoir acheter notre soumission : nous ne pouvons l’accepter.

Jamais, tout au long de nos carrières, nous n’avons été achetés, ni n’avons transigé sur la loyauté et l’honnêteté. C’est aussi cela, à nos yeux, la dignité du Service Public.

Notre différend, bien évidemment, sera porté devant les tribunaux.

Nous vous sommes reconnaissants des soutiens déjà exprimés.

Merci à vous tous… ou presque.

Dominique Dambert - Didier Adès

dominiquedambert@gmail.com - didierades@gmail.com
R
Rufus - Il y a 15 ans
Très classe cette affaire... on vit dans une époque où les gens sont capables d'aller très bas.
s
spdi64 - Il y a 15 ans
Que de tristesse quand on voit comment se débarrasser des bons éléments.Madame et messieur, merci pour les émissions que vous nous avez
fait écouter.Bon courage a vous et a bientôt sur les ondes.
L
LVI56 - Il y a 15 ans
Je partage l'avis exprimé par Philippe Val dans Le Monde du 19 avril, ils sont compétents et conscienceux. J'ai souvent écouté l'émission.
Je suis très surpris par la méthode brutale et opaque. Ce n'est peut-être pas cela, mais tout se passe comme si c'était la volonté du Prince, c'est en effet plausible après l'épisode Julien Courbet. La méthode ne fera pas gagner des voix au parti majoritaire.
b
bernardd - Il y a 15 ans
Tout cela ne sent pas très bon. Si ces gens ont commis des fautes sérieuses, il serait nécessaire compte tenu de leur notoriété, que leur employeur communique un peu plus sur celles-ci, ne serait-ce que pour justifier a minima sa position. La situation de France-Inter dans l'échiquier médiatique semble difficilement pouvoir accréditer la thèse d'une suppression de l'émission pour cause d'auditoire insuffisant. Maintenant, sur le thème du harcèlement, on voit tellement de choses, que même nos meilleurs patrons des années 50, 60,70 et 80 auraient du mal à survivre.
Notez que les archives web de l'émission sont disparues...le simple fait de taper le nom d'un cousin qui avait participé à l'émission il y a 10 ans m'y renvoyaient, et on se retrouve maintenant sur la page d'acceuil d'Inter. Beau nettoyage par le vide.
p
profalupec - Il y a 15 ans
une des rares émissions qui tentait d'expliquer le monde socio-économique à tout-un-chacun, sans jamais faire l'apologie du libéralisme comme le prétendent certains commentaires (souvenons nous de l'émission qui traitait des "nouveaux capitaines d'industrie").
les censeurs ont même invalidé les liens sur les archives de l'émission. réécrire l'histoire... G Orwell n'est jamais bien loin.
une pétition était en ligne sur:
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/04/06/appel-en-faveur-de-rue-des-entrepreneurs-un-chef-d-uvre-en-peril_1329398_3232.html
il est toujours temps d'y apposer un signature ne serait-ce que pour rappeler à P. Val qu'il fut un temps où il défendait de bonnes causes.
!
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