Julien Dray, l'un des animateurs de la Gauche socialiste, s'en est vivement pris à TF1, estimant que la chaîne privée "pourrait s'appeler TFN" (Télévision Front national), dans une interview à Radio Shalom dont le texte a été communiqué jeudi à l'AFP. "Il y a une chaîne de télévision qui porte une part particulière de responsabilité, elle s'appelle TF1, elle pourrait s'appeler TFN pour être clair", a-t-il lancé. Pour le directeur de la rédaction de TF1, Robert Namias, interrogé par l'AFP, ces propos sont "insultants et absurdes". "Il suffirait de regarder les journaux de ces dernières semaines pour voir qu'il n'y a pas eu la moindre connivence de TF1 avec le Front national, et c'est un euphémisme", a-t-il fait valoir, estimant que la chaîne privée avait "restitué une préoccupation majeure d'un certain nombre de Français et traduit un certain nombre de faits qu'elle n'a en rien provoqués". "A côté des faits de délinquance et d'insécurité, nous avons également montré un certain nombre d'actions menées par des associations pour s'y opposer", a-t-il encore souligné. Laissant entendre que TF1 avait accordé une trop large place aux phénomènes d'insécurité et fait ainsi le lit du Front national, M. Dray, député de l'Essonne, a dit "assumer la responsabilité des accusations" qu'il porte. "Je mets en cause cette chaîne de télévision pour la manière dont elle a mis en scène l'insécurité, dont elle en a fait un leitmotiv quotidien délibérément en sachant qu'elle ne présentait pas la réalité de l'état de la société française", a-t-il déclaré. Evoquant "un certain nombre de présentateurs de chaînes de télévision", Julien Dray a affirmé qu'il ne "leur laissera rien passer" et qu'ils "auront des comptes à rendre", ajoutant "c'est fini la rigolade, on ne va pas me balader". "J'en ai assez de ces spectacles, de ces reconstitutions qui n'ont rien à voir, de ces castings à l'américaine", a-t-il enchaîné, se disant prêt à débattre avec Patrick Poivre d'Arvor, présentateur du journal de 20 heures de la Une, ou Charles Villeneuve, producteur de deux émissions de la chaîne, Appels d'urgence et Le droit de savoir. "Moi, je suis élu de quartier difficile, je sais ce que c'est et je n'utilise pas le malheur des gens, la souffrance que ça représente pour faire élire mes copains", a-t-il conclu. De son côté, Patrick Poivre d'Arvor avait déclaré à l'hebdomadaire le Nouvel Observateur cette semaine : "J'ai vérifié les conducteurs de tous les 20 heures depuis le mois de janvier. Les sujets sur l'insécurité représentent en moyenne 10% du JT, dont 83 reportages positifs sur les associations qui luttent contre la délinquance, sur les grands frères...".
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