Expliquer, rassurer et si possible convaincre: Nicolas Sarkozy est l'invité lundi soir de TF1 pour un échange inédit avec des Français plus que jamais inquiets des conséquences de la crise, à deux mois d'un scrutin régional qui s'annonce très difficile pour sa majorité. Pour sa première prestation télévisée de l'année, le chef de l'Etat sera d'abord interrogé pendant une dizaine de minutes par Laurence Ferrari dans le cadre classique de son journal télévisé. Avant de répondre pendant une heure en direct aux questions de 11 Français choisis par TF1, au cours d'un débat animé par Jean-Pierre Pernaut. Ces 11 personnes (six hommes et cinq femmes, six de province et cinq de banlieue parisienne) sont issues de milieux socio-professionnels variés et les questions posées ne seront pas connues à l'avance par M. Sarkozy, selon TF1. Vendue par la Une à l'Elysée, cette formule s'inspire des face-à-face organisés pendant la campagne électorale de 2007 entre Nicolas Sarkozy puis Ségolène Royal et un panel d'une centaine de Français. Avant l'actuel locataire de l'Elysée, seul Jacques Chirac s'était risqué en 2005 à ce genre de confrontation télévisée directe avec un public de jeunes pour les convaincre de voter "oui" à la Constitution européenne. Après trois semaines de voeux tous azimuts qui l'ont conduit aux quatre coins de la France et au milieu de l'océan Indien, Nicolas Sarkozy compte bien profiter de cet exercice pour "mettre en perspective" sa politique. "Depuis le début de l'année, il ne s'est exprimé que de façon très ciblée devant des publics différents", explique-t-on dans son entourage, "là, devant des millions de Français, il s'agira de ramasser l'ensemble des sujets, d'expliquer ses réformes et de les mettre en cohérence". Même si le retour de la croissance a sonné la fin technique de la crise, les prévisions anticipent pour 2010 une poursuite de la dégradation du chômage, qui reste de très loin la préoccupation numéro un des Français. Sans surprise, la cote de popularité du chef de l'Etat reste donc dans le rouge. Selon l'Observatoire de l'opinion LH2 pour le NouvelObs.com sur les priorités à évoquer, 48% des Français citent l'emploi, devant la réforme des retraites (39%) et le pouvoir d'achat (32%). "Les Français ne doutent pas de la capacité de Nicolas Sarkozy à réagir en cas de crise", relève le politologue Stéphane Rozès, "mais ils ont plus de mal à distinguer le cap de sa politique". Grands consommateurs de sondages, les stratèges de l'Elysée ont eux aussi constaté le divorce du président d'avec une partie de l'électorat populaire qu'il avait réussi à capter en 2007. "La sortie de crise est une période délicate car elle libère les appétits et avive les tensions sociales", note un conseiller de M. Sarkozy, "il faut donc plutôt jouer le consensus et le rassemblement". Comparé à celui des voeux de "crise" de 2009, le ton de Nicolas Sarkozy a donc changé. Plus serein, plus présidentiel. Plutôt que de multiplier les effets d'annonce, il a préféré insister sur sa gestion de la crise et défendre son bilan sur le thème "je vous l'avais promis, je l'ai fait". "Sur la forme, le président manifeste une volonté de corriger son image et c'est une bonne chose. Mais ça ne suffit pas", avertit le député UMP Hervé Mariton (villepiniste). "Churchill a gagné la guerre mais perdu les élections", poursuit-il, "il faut maintenant qu'il réussisse à convaincre que sa stratégie pour l'emploi est la bonne".
3 commentaires
En faisant une émission spéciale Sarkozy, TF1 s'assure de faire fuir les gens.
Il parait que Sarkozy a fait une colère parce que France 2 et M6 ont programmé des émissions qui pourraient lui faire de la concurrence.