Le son compressé, un phénomène inquiétant
Rédaction
La Semaine du son s'intéresse cette année à la compression du son, un phénomène invisible qui consiste en studio à relever les niveaux sonores et à supprimer les écarts entre les sons forts et faibles.Le phénomène devient observable en comparant les spectres d'un sonomètre.On se rend alors compte que l'amplitude du niveau sonore est tassé et linéaire avec un son compressé alors qu'elle dessine une courbe comportant des respirations avec un son non compressé. Ce sont ces respirations qui permettent à nos oreilles de se reposer.Il ne faut donc pas confondre la compression du son avec la compression de la taille d'un son qui consiste uniquement à réduire le poids d'un fichier musical. La pratique de la compression n'est pas nouvelle mais elle s'étend depuis plusieurs années à tous les types de sons: ceux du cinéma, des CD, des salles de concert, jusqu'à ceux des consoles de jeux vidéos et de la télévision. La radio utilise aussi des compresseurs qui "boostent" plus ou moins le son en sortie de chaîne."Ainsi, avec le même volume sonore, les sons de RTL, Europe 1 ou de Skyrock auront l'effet d'être entendus plus fortement que ceux des antennes de Radio France, par exemple, qui, à l'inverse, ont choisi de limiter la compression", explique un ingénieur du son de France Inter."Historiquement Radio France a un attachement particulier au son et fait donc le choix d'offrir un son moins compressé donc plus naturel, plus proche de la réalité. Cela se ressent notamment sur les voix et lors de la diffusion de concerts.""Dans le cas de la musique, le but de la compression est de situer le son au dessus du bruit ambiant pour qu'il soit entendu aussi bien chez soi que dans le métro", poursuit Christian Hugonnet également ingénieur acousticien."Les problèmes se situent surtout auprès de la jeune génération avec des personnes qui n'écoutent que des musiques compressées et qui s'habituent ainsi à des niveaux sonores élevés", poursuit le spécialiste."Mais tout le monde est concerné. Qui ne s'est jamais dit "ça fait du bien quand ça s'arrête" en éteignant son poste de télé à force d'avoir entendu, en le sachant ou non, trop de sons compressés ?". Les conséquences sont multiples : dégradations auditives irréversibles, fatigue et même hausse du niveau de la voix chez les personnes les plus consommatrices de ce type de son.
La Semaine du son se déroule partout ailleurs en France du 18 au 24 janvier (http://www.lasemaineduson.org/-Programme-2010-)
source : Nouvelobs.com