Les principaux syndicats de journalistes ont adressé une lettre ouverte commune au président Nicolas Sarkozy, une première, où il font état de la "situation extrêmement préoccupante" du secteur, tant au plan économique que s'agissant des conditions de travail. La lettre, signée du SNJ, du SNJ-CGT et la CFDT, est adressée au président le 5 novembre, à l'occasion de la journée européenne pour les journalistes ("Stand up for journalism"). Elle coïncide également avec la mi-mandat du président de la République. "Depuis votre élection à la présidence de la République, les syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT) constatent que la situation des médias s'est sensiblement aggravée", écrivent les trois syndicats. "Il n'est pas un jour sans qu'un journal, un hebdomadaire, une radio, une télévision ne licencie des journalistes en prétextant la crise économique. Parallèlement, des journaux disparaissent", expliquent-ils. "La presse gratuite - longtemps présentée comme +La" solution à la désaffection du lectorat+ - est dans le rouge. Les quotidiens à faible revenu publicitaire connaissent d'amples difficultés", ajoutent-ils. Selon les syndicats, depuis le début de l'année, 2.300 journalistes "seraient venus gonfler les rangs des chômeurs". Ils évoquent également les conditions de travail compliquées. "Les journalistes dans ce pays n'ont toujours pas la garantie de voir leurs sources protégées, alors que la loi et la justice européennes l'imposent". "Ils risquent de voir débarquer la police dans leur rédaction, comme au Canard enchaîné, à l'Equipe, au Point, à Midi Libre, à la Nouvelle République du Centre-Ouest, à la République du Centre etc", poursuivent-ils. La situation dans l'audiovisuel public "n'est guère plus brillante", l'avenir de France Télévision et de Radio France étant "obéré par la suppression de la publicité sans la garantie de moyens équivalents +à l'euro+ près", regrettent les syndicats.
Rédaction
6 novembre 2009
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