France Télécom a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires en baisse, souffrant d'une consommation en berne sous l'effet de la crise économique et des baisses de tarifs imposées par les régulateurs, mais il a maintenu ses objectifs annuels. Ses revenus ont glissé de 6,4% à 12,686 milliards d'euros, un chiffre inférieur aux attentes du marché. La baisse du chiffre d'affaires n'aurait été, selon France Télécom, que de 0,9% "hors mesures de régulation". Les régulateurs des télécoms, en France comme en Europe, ont imposé aux opérateurs des baisses de tarifs pour favoriser les consommateurs : ces mesures ont coûté à France Télécom 383 millions d'euros au premier semestre puis 369 millions sur le seul troisième trimestre. En outre, l'opérateur historique français a été contaminé par la crise, qui fait baisser la consommation. Mais, a insisté le directeur financier Gervais Pellissier lors d'une conférence téléphonique, "la variation du chiffre d'affaires continue à être meilleure que l'évolution du PIB (...)", ce qui montre "la résilience de notre activité". Dans un communiqué, le PDG Didier Lombard a salué la "performance remarquable" de l'opérateur en France, où il puise près de la moitié de son chiffre d'affaires : ses revenus n'y ont reculé que de 1,6%, à 5,88 milliards. "Y compris au mois de septembre, dans les difficultés sociales que vous connaissez (plusieurs suicides de salariés, ndlr), la performance commerciale en France a été bonne", a souligné M. Pellissier. Il reste leader avec 25,4 millions de clients mobiles et 8,8 millions de clients ADSL (48,3% du marché, en baisse de 0,4 point sur le trimestre). Fin septembre, il comptait 596.000 clients à ses chaînes Orange Sport et Orange Cinéma Séries et avait vendu 1,3 million d'iPhones d'Apple. Sa situation est plus difficile dans le reste de l'Europe, où ses revenus sont en recul au Royaume-Uni, en Espagne et en Pologne. Dans le reste du monde, l'opérateur profite de fortes croissances en Afrique et Moyen-Orient mais souffre en Roumanie et en Slovaquie. France Télécom a été touché ces derniers mois par une vague de suicides de salariés en France, qui l'ont amené à relancer les négociations avec les syndicats: il a indiqué jeudi qu'il pourrait provisionner sur ses comptes 2009 une somme avoisinant le milliard d'euros si un plan de "temps partiel senior" était adopté au sein du groupe. Les syndicats demeurent insatisfaits, CFE-CGC soulignant "le maintien de la politique de dividende élevé", qui "obligera la direction à poursuivre sa politique court-termiste". "Le diktat des marchés financiers conduit à une dégradation continue des conditions de travail du personnel, se traduisant par un stress généralisé", a commenté Sud-PTT.
Rédaction
30 octobre 2009
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