Rédaction
22 octobre 2009
Le nouveau système d'exploitation pour ordinateurs Windows 7 arrive en boutique et en ligne aujourd'hui, neuf mois après sa présentation, avec pour mission de faire oublier le fiasco qu'avait représenté son prédécesseur Vista pour l'image de Microsoft. Microsoft, qui a prévu une des plus grosses opérations marketing de son histoire pour accompagner ce lancement, compte sur Windows 7 pour redresser sa réputation, à défaut d'attendre des retombées sonores et trébuchantes à court terme. Plus rapide au démarrage, moins gourmand en électricité et promettant de faciliter la mise en réseau de toute l'électronique de la maison, Windows 7, vendu 120 dollars aux Etats-Unis et 120 euros en France dans sa déclinaison grand public, a déjà été testé par plus de huit millions de personnes dans diverses versions expérimentales, selon Microsoft. Il s'est généralement attiré des commentaires flatteurs. "Il fonctionne bien avec beaucoup d'équipements et de logiciels et se fait oublier. Il n'est pas m'as-tu-vu, mais il est solide", a ainsi jugé l'analyste Matt Rosoff, de la société Directions on Microsoft, prédisant une longue carrière à ce nouveau programme qui a notamment intégré la multiplication attendue des appareils à écran tactile. Si la sortie de ce nouveau produit est réussie, Microsoft complètera une série de bonnes nouvelles ces derniers mois, après le lancement de son moteur de recherches Bing, qui grignote progressivement des parts de marché depuis juin, et un accord avec le portail Yahoo! qui devrait lui permettre de consolider sa position face à Google. Un accueil en demi-teinte serait au contraire une énorme déception pour Microsoft, qui doit publier ses résultats trimestriels le lendemain du lancement, trois mois après avoir tourné la page d'une année noire, marquée par le premier recul du chiffre d'affaires de son histoire. Pour gonfler les prochains résultats du groupe, les analystes financiers comptent d'ailleurs sur Windows 7. Dans le court terme, "nous voyons Windows comme un bon catalyseur en matière de prix et de (lutte contre) le piratage", a fait valoir un analyste de Merrill Lynch. Il y a quelques mois, les analystes de Collins Stewart avaient chiffré à 32 milliards de dollars les recettes de Windows 7 dans les 12 à 18 mois. Dans la mesure où Windows équipe à peu près 90% des ordinateurs du monde, les retombées financières seront étroitement liées à la reprise du marché informatique. Or Microsoft a la chance que celle-ci se fasse déjà sentir. "Nous prévoyons que les consommateurs et les petites entreprises voudront renouveler leur équipement durant la saison de fêtes grâce à la sortie de Windows 7", a souligné une analyste du cabinet de marketing Gartner, Mikako Kitagawa. En 2007, la mauvaise presse qui avait accueilli Vista, à cause des pannes à répétition rencontrées par les utilisateurs qui installaient le programme en remplacement d'un autre, avait nui à la compétitivité de Microsoft et avait donné à Apple l'occasion d'inlassablement moquer ses contre-performances dans des publicités à l'impact dévastateur. Depuis lors Apple, qui a lui-même lancé son nouveau système d'exploitation Snow Leopard fin août, n'a cessé de gagner du terrain, s'assurant la place de numéro quatre aux Etats-Unis avec 8,8% de part de marché au troisième trimestre, selon Gartner. Un succès est aussi indispensable à Microsoft pour court-circuiter la menace de la concurrence de Google, qui travaille à son propre système d'exploitation, Chrome OS, attendu dès le second semestre 2010 sur des ordinateurs ultra-légers.
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