Procès Courjault: début du tournage d'une docu-fiction à Tours

Le tournage d'une docu-fiction consacrée au procès de Véronique Courjault, condamnée en juin pour trois infanticides, a commencé mercredi et durera dix jours au palais de justice de Tours, avec 19 comédiens et une centaine de figurants, a indiqué jeudi l'équipe de tournage. Le tournage de "La fille du silence" sera diffusé sur France 3 fin novembre-début décembre. La docu-fiction de 140 mn, produit par Maha Productions pour un budget de 800.000 euros, est réalisé par Jean-Xavier de Lestrade, qui a reçu l'Oscar du meilleur documentaire en 2002 pour "Un coupable idéal", documentaire sur une erreur judiciaire aux Etats-Unis. "Je veux essayer de montrer qu'une femme peut accoucher sans que personne le voie. Que cette femme, même si elle a commis ces actes horribles, est d'abord une femme en souffrance. Cette douleur, elle était perceptible au procès. Le public doit avoir accès à cette part de vérité", a expliqué le réalisateur lors d'une conférence de presse. Le tournage a lieu dans la salle où se sont déroulées les audiences. Des entretiens des personnages réels de cette affaire viendront s'intercaler entre les scènes du procès tel qu'il s'est déroulé. Des membres de l'équipe de tournage ont suivi de près en juin les principales audiences. "C'est la première fois qu'un film sur une affaire judiciaire est tournée dans un délai aussi bref" quatre mois après le procès, a commenté le procureur de la République de Tours, Philippe Varin, qui craint "qu'il n'y ait peut-être pas assez de recul". Comme les principaux protagonistes de cette affaire qui ont été informés du tournage auquel participent des comédiens pas ou peu connus du public. La découverte le 23 juillet 2006 par Jean-Louis Courjault de deux bébés dans le congélateur de la maison familiale à Séoul (Corée du Sud) avait été le point de départ de l'affaire, dont les multiples rebondissements ont passionné les Français pendant plusieurs semaines. Jugée pour "assassinats", Véronique Courjault, 41 ans, a été condamnée, le 18 juin, à 8 ans de prison par la cour d'assises d'Indre-et-Loire.