Rédaction
6 septembre 2009 à 01h00
Alors que les boîtes noires de l'A330 accidenté en juin entre Rio et Paris, déterminantes pour l'enquête, restent introuvables, Airbus propose qu'à l'avenir les données principales des vols soient recueillies par des satellites et non plus par ces enregistreurs. "Nous examinons la possibilité d'améliorer le système actuel par une autre méthode de recueil des données", déclare le patron de l'avionneur européen, Thomas Enders, dans un entretien au Parisien paru vendredi. "Les données les plus importantes des vols pourraient par exemple être transmises en temps réel par satellites, comme c'est déjà le cas pour les informations liées à la maintenance de l'avion. C'est un sujet sur lequel nous travaillons avec nos partenaires et nos fournisseurs", ajoute-t-il.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau veut d'ailleurs évoquer dans quelques semaines la question de la modernisation du système avec l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), à Montréal. "Il ne s'agit pas de supprimer complètement du jour au lendemain les boîtes noires, la technologie n'est pas suffisamment développée", a précisé un porte-parole d'Airbus. "En revanche, on peut envisager de transmettre par satellite des paramètres relativement simples comme la vitesse, le cap, l'itinéraire, la position de l'appareil". "Et si on transmet ces données très régulièrement, on peut reconstituer en temps réel la trajectoire d'un avion, par conséquent savoir où il est tombé", a-t-il ajouté.
Deux questions restent cependant à régler: les satellites ne couvrent pas la totalité du globe terrestre --les zones polaires en sont notamment exclues-- et les données envoyées par l'appareil doivent être sécurisées. Airbus n'était pas en mesure de chiffrer vendredi le coût d'un nouveau système de ce type. Des sources proches de l'entreprise affirment toutefois qu'il ne serait pas prohibitif par rapport au prix d'un avion qui oscille entre 56 et 337 millions de dollars. Les avions déjà en service pourraient en être équipés, ce genre de technologies pouvant facilement être développées en kit, selon la même source.
Une transmission totale par satellite de toutes les données du vol --qui n'est pour l'instant pas d'actualité chez Airbus-- suscite en revanche des craintes chez les pilotes. "Il n'est pas question que les pilotes acceptent un tel système tant qu'on ne leur fournira pas des garanties sur la protection des enregistrements", estime Patrick Magisson du syndicat des pilotes de lignes (SNPL). "On ne peut pas imaginer que des conversations entre pilotes ou des vidéos filmées dans le cockpit se retrouvent sur des sites internet", ajoute Bruno Sinatti d'Alter, un syndicat minoritaire de pilotes d'Air France. Outre l'utilisation des satellites, Airbus veut améliorer le système pour que les boîtes noires soient plus facilement repérables. Ce que prônent également nombre d'acteurs du transport aérien. "On pourrait avoir des boîtes noires équipées de flotteurs qui s'éjecteraient automatiquement en cas d'accident", suggère M. Magisson.
Depuis l'accident de l'AF447 le 1er juin qui a fait 228 morts, l'Etat français a déboursé 10 millions d'euros pour retrouver les enregistreurs de vol --déterminants pour expliquer la cause du crash--, selon le Bureau d'Enquêtes Analyses (BEA), chargé de l'enquête technique. De nouvelles recherches, dont le coût est estimé à plus de 10 millions d'euros et peut-être plusieurs dizaines de millions d'euros, d'après le BEA, devraient reprendre à l'automne. Airbus compte y participer financièrement. Les boîtes noires, qui enregistrent toutes les données d'un vol, sont un outil indispensable pour déterminer les causes d'un accident aérien. Ces enregistreurs, introduits dans l'aviation à partir des années 1960, se trouvent à l'intérieur de boîtes métalliques particulièrement solides, conçues pour résister à des chocs extrêmement violents, à des feux intenses et à de longues immersions en eau profonde. Elles sont en fait orange avec des bandes blanches réfléchissantes, afin de les retrouver plus facilement. Le terme "noir" fait référence au fait que leur contenu est protégé et inaccessible aux non-initiés. Les boîtes noires sont protégées par un coffret d'acier blindé d'environ 7 kilos, pouvant résister à une immersion d'un mois à six mille mètres de profondeur ou à un incendie d'une heure à 1.100 degrés centigrades. Elles sont équipées d'une balise qui se déclenche en cas d'immersion et émet un signal à ultrason afin d'aider à la localisation de l'appareil. Le signal est émis toutes les secondes pendant une durée d'au moins 30 jours consécutifs sur une portée de 2 km environ. Ces boîtes révèlent les causes d'un accident dans 90% des cas, selon Robert Galan, pilote et auteur d'un ouvrage paru en 2008 "On a retrouvé les boîtes noires".
Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau veut d'ailleurs évoquer dans quelques semaines la question de la modernisation du système avec l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), à Montréal. "Il ne s'agit pas de supprimer complètement du jour au lendemain les boîtes noires, la technologie n'est pas suffisamment développée", a précisé un porte-parole d'Airbus. "En revanche, on peut envisager de transmettre par satellite des paramètres relativement simples comme la vitesse, le cap, l'itinéraire, la position de l'appareil". "Et si on transmet ces données très régulièrement, on peut reconstituer en temps réel la trajectoire d'un avion, par conséquent savoir où il est tombé", a-t-il ajouté.
Deux questions restent cependant à régler: les satellites ne couvrent pas la totalité du globe terrestre --les zones polaires en sont notamment exclues-- et les données envoyées par l'appareil doivent être sécurisées. Airbus n'était pas en mesure de chiffrer vendredi le coût d'un nouveau système de ce type. Des sources proches de l'entreprise affirment toutefois qu'il ne serait pas prohibitif par rapport au prix d'un avion qui oscille entre 56 et 337 millions de dollars. Les avions déjà en service pourraient en être équipés, ce genre de technologies pouvant facilement être développées en kit, selon la même source.
Une transmission totale par satellite de toutes les données du vol --qui n'est pour l'instant pas d'actualité chez Airbus-- suscite en revanche des craintes chez les pilotes. "Il n'est pas question que les pilotes acceptent un tel système tant qu'on ne leur fournira pas des garanties sur la protection des enregistrements", estime Patrick Magisson du syndicat des pilotes de lignes (SNPL). "On ne peut pas imaginer que des conversations entre pilotes ou des vidéos filmées dans le cockpit se retrouvent sur des sites internet", ajoute Bruno Sinatti d'Alter, un syndicat minoritaire de pilotes d'Air France. Outre l'utilisation des satellites, Airbus veut améliorer le système pour que les boîtes noires soient plus facilement repérables. Ce que prônent également nombre d'acteurs du transport aérien. "On pourrait avoir des boîtes noires équipées de flotteurs qui s'éjecteraient automatiquement en cas d'accident", suggère M. Magisson.
Depuis l'accident de l'AF447 le 1er juin qui a fait 228 morts, l'Etat français a déboursé 10 millions d'euros pour retrouver les enregistreurs de vol --déterminants pour expliquer la cause du crash--, selon le Bureau d'Enquêtes Analyses (BEA), chargé de l'enquête technique. De nouvelles recherches, dont le coût est estimé à plus de 10 millions d'euros et peut-être plusieurs dizaines de millions d'euros, d'après le BEA, devraient reprendre à l'automne. Airbus compte y participer financièrement. Les boîtes noires, qui enregistrent toutes les données d'un vol, sont un outil indispensable pour déterminer les causes d'un accident aérien. Ces enregistreurs, introduits dans l'aviation à partir des années 1960, se trouvent à l'intérieur de boîtes métalliques particulièrement solides, conçues pour résister à des chocs extrêmement violents, à des feux intenses et à de longues immersions en eau profonde. Elles sont en fait orange avec des bandes blanches réfléchissantes, afin de les retrouver plus facilement. Le terme "noir" fait référence au fait que leur contenu est protégé et inaccessible aux non-initiés. Les boîtes noires sont protégées par un coffret d'acier blindé d'environ 7 kilos, pouvant résister à une immersion d'un mois à six mille mètres de profondeur ou à un incendie d'une heure à 1.100 degrés centigrades. Elles sont équipées d'une balise qui se déclenche en cas d'immersion et émet un signal à ultrason afin d'aider à la localisation de l'appareil. Le signal est émis toutes les secondes pendant une durée d'au moins 30 jours consécutifs sur une portée de 2 km environ. Ces boîtes révèlent les causes d'un accident dans 90% des cas, selon Robert Galan, pilote et auteur d'un ouvrage paru en 2008 "On a retrouvé les boîtes noires".
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