L'histoire du documentaire roumain et le renouveau du cinéma militant figurent parmi les principaux thèmes des 21e Etats généraux du film documentaire, qui s'ouvrent ce dimanche à Lussas (Ardèche). Quelque 180 films seront présentés jusqu'au samedi 22 août lors de ce festival "non-compétitif" mêlant réflexion théorique, rencontres professionnelles sur l'économie du secteur, et projections en salle et en plein air, où 5.000 personnes sont attendues. La sélection "Histoire de doc" sera consacrée à la Roumanie, "l'un des premiers pays à s'ouvrir au documentaire ethnographique", dès les années 1920-30, avant la vague de films de propagande de l'après-guerre et la libération progressive de la parole, au cours des décennies suivantes. Trente-cinq films couvrent presque un siècle d'histoire, des premières images folkloriques au documentaire de Titus Muntean sur le village de montagne de Dragus, en 2007, en passant par "1989, Sang et velours", de Cornel Mihalache, juste après la chute de Nicolae Ceaucescu. Parallèlement, la "Route du doc" présentera une trentaine d'oeuvres de cinéastes polonais comme Andrzej Munk ou Wojciech Wisniewski, "tous issus de la prestigieuse école de Lodz" par où sont passés les réalisateurs de fiction Roman Polanski ou Krzysztof Kieslowski. Porté par "la souplesse des outils numériques", le regain du cinéma engagé fera l'objet d'un séminaire de trois jours marqué par la diffusion de la "Suite marseillaise" de Denis Gheerbrant (2009), réunissant sept films sur les quartiers nord de la cité phocéenne. Des oeuvres plus anciennes viendront enrichir ce même thème, dont "La Commune" (1914), du cinéaste anarchiste espagnol Armand Guerra, et "Les Trois Cousins" (1970), de René Vautier, sur les conditions de vie de trois Algériens à la recherche d'un travail en France. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, se rendra à Lussas lundi pour rencontrer les organisateurs du festival et les réalisateurs.
Rédaction
16 août 2009
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