Le géant informatique américain Microsoft a fait une concession majeure en acceptant à l'avenir d'offrir le choix entre plusieurs navigateurs internet sur son logiciel d'exploitation Windows, afin de régler un litige avec l'Union européenne. La Commission européenne, gendarme de la concurrence de l'UE, a indiqué dans un communiqué que le groupe lui avait proposé "d'installer une fenêtre multi-choix ("ballot screen") comme solution à l'enquête antitrust sur l'intégration du navigateur Internet Explorer sur Windows". Aujourd'hui, Bruxelles soupçonne Microsoft, en intégrant systématiquement Internet Explorer à son système d'exploitation Windows, qui équipe quelque 90% des ordinateurs personnels dans le monde, de se procurer un avantage commercial déloyal à l'égard de ses concurrents. Ces dernier sont Firefox (Mozilla), Chrome (de Google), ou encore Opera du norvégien Opera Software. La Commission a de ce fait ouvert une enquête contre le géant américain et a considéré jusqu'ici comme insuffisants les remèdes proposés par le groupe. Le système désormais accepté par Microsoft consisterait à ce qu'au premier démarrage d'un ordinateur, avec son nouveau logiciel Windows 7, une fenêtre s'ouvre et propose à l'utilisateur de choisir parmi une liste de navigateurs. Bruxelles a précisé vouloir examiner en détail la nouvelle offre de Microsoft avant de rendre un jugement, tout en laissant entendre qu'elle la considérait favorablement : elle a indiqué qu'elle correspondait à des demandes formulées par ses soins en janvier. "La Commission salue cette proposition", dit le gendarme de la concurrence. Cela pourrait donc au bout du compte ouvrir la voie à une résolution du contentieux de concurrence avec le groupe américain. La proposition de Microsoft prévoit que "Windows 7 incorpore Internet Explorer, tout en reconnaissant le principe selon lequel les consommateurs devraient avoir le libre choix de leur navigateur internet", a précisé la Commission. Pour y parvenir, le groupe de Redmond propose "une fenêtre multi-choix", dit-elle. Les fabricants de matériel informatique auraient la possibilité d'installer des navigateurs internet concurrents, de faire en sorte qu'ils apparaissent "par défaut" sur les ordinateurs lors de la mise en marche et de désactiver Internet Explorer. En juin, le groupe informatique américain avait proposé un premier remède, la vente de la prochaine version de son système d'exploitation Windows, Windows 7, expurgée en Europe du navigateur Internet Explorer. Ce qui avait été accueilli avec scepticisme tant par la Commission que par ses concurrents. Selon la Commission, Microsoft a aussi présenté vendredi des propositions distinctes pour améliorer "l'inter-opérabilité" de son logiciel Windows et de son serveur Windows avec les produits des concurrents. Microsoft a déjà été condamné à plusieurs reprises par Bruxelles pour des pratiques anti-concurrentielles similaires concernant le lecteur multimédia MediaPlayer, ou le fait de ne pas fournir assez d'informations techniques sur Windows à ses concurrents pour leur permettre de développer des logiciels compatibles. L'UE lui a imposé des amendes pour un total de 1,676 milliard d'euros. Et Microsoft encourt à nouveau une lourde pénalité financière (pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires annuel) dans le dossier Internet Explorer.
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