Le lancement de la quatrième licence de téléphonie mobile, convoitée de longue date par l'opérateur Free, devrait avoir lieu la semaine prochaine, selon le calendrier donné par le gouvernement, mais un nouveau délai n'est pas à exclure dans ce dossier sensible. Depuis quelques jours, les spéculations vont bon train sur la date de parution des textes au Journal officiel, des informations de presse ayant même évoqué la date de jeudi dernier. Le gouvernement a en effet exprimé à plusieurs reprises son souhait de lancer l'appel à candidatures avant la fin du mois de juillet. Une échéance reconfirmée mi-juin par l'ancien secrétaire d'Etat à l'Industrie et à la Consommation Luc Chatel. Mais le dossier pourrait subir un nouveau contretemps, après avoir été déjà plusieurs fois repoussé, en raison notamment de divergences entre ministères et l'Elysée. Fixé initialement à 206 millions d'euros, le ticket d'entrée devrait être relevé à 240 millions, conformément à l'avis de la Commission des participations et des transferts (CPT). Cette dernière avait été saisie par le gouvernement qui souhaitait être "absolument inattaquable sur ce point", sujet à polémique depuis plusieurs mois. Orange (France Télécom) qui, comme SFR et Bouygues Telecom, voit d'un mauvais oeil l'arrivée d'un nouveau venu, a menacé de saisir la justice si ce prix était confirmé. Selon lui, le "principe d'équité entre les opérateurs ayant une licence" serait alors "violé", les trois opérateurs existants ayant déboursé chacun 619 millions d'euros au début des années 2000 pour obtenir leur licence. Les fréquences ont cependant cette fois été divisées en trois lots, dont un réservé à un nouvel entrant. Outre le décret fixant les conditions financières, un arrêté précisera les conditions de l'appel à candidatures. L'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms, a indiqué qu'elle examinerait les dossiers "à l'aune de nombreux critères, dont la crédibilité financière et technique du projet", alors que l'investissement pour déployer le réseau est évalué à un milliard d'euros. Nouveauté, les conditions d'accueil réservées aux MNVO, les opérateurs mobiles virtuels, seront aussi prises en compte. Ces opérateurs, qui ne possèdent pas de réseau et achètent des minutes en gros à SFR, Orange et Bouygues Telecom pour les revendre sous leur propre marque, se partagent aujourd'hui péniblement 5% du marché, ce que les autorités jugent insuffisant. Le nom du lauréat devrait être connu fin 2009 ou début 2010. Candidat malheureux en 2007 pour des raisons financières, le groupe Iliad, maison mère du fournisseur d'accès à internet Free, fait figure de favori. Mi-juin, son directeur général Maxime Lombardini a confirmé que son groupe était un "candidat très décidé à cette quatrième licence". L'augmentation du prix "ne remet absolument pas en cause le projet", a-t-il assuré, ajoutant: "Ce qui est important, c'est que l'appel à candidatures soit lancé très vite. On est prêt". Le MVNO Kertel s'est lui aussi déclaré intéressé, tandis que le câblo-opérateur Numericable et l'opérateur Virgin Mobile étudient la possibilité d'une candidature commune. L'opérateur égyptien Orascom s'est quant à lui dit prêt à "s'allier à l'un des candidats". Le nouvel entrant, qui mettra des années pour construire son réseau, pourra dans un premier temps louer ceux des autres, à condition qu'il couvre déjà seul 25% de la population.
Rédaction
25 juillet 2009
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