Plusieurs centaines de salariés de TDF, principal diffuseur de télévision, ont manifesté mardi au pied de la Tour Eiffel, où se trouve l'émetteur parisien, pour demander le retrait d'un vaste plan de suppressions d'emplois, a constaté une journaliste de l'AFP. "La télé en danger!", "La Tour Eiffel est à TDF, pas aux CRS!", scandaient, sous l'oeil étonné des touristes, les manifestants venus de toute la France à l'appel des cinq syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC). Les syndicats ont appelé à la grève lundi et mardi contre un plan de restructuration qui prévoit jusqu'à 550 suppressions d'emplois - 600 en comptant les temps partiels - sur 2.400. Dans la matinée, des centaines de salariés ont envahi le siège social de TDF à Montrouge (Hauts-de-Seine), où se tenait un comité central d'entreprise. Les salariés sont montés dans les bureaux de la direction où, selon un délégué CGT, le PDG, Patrick Babin, a été "brièvement retenu". La direction a néanmoins assuré que M. Babin n'avait pas été séquestré. "Tout s'est passé dans une atmosphère respectueuse des personnes", a expliqué à l'AFP Jean-Louis Robin, le secrétaire général du siège social. La grève était suivie par 62% du personnel selon la direction, environ 80% selon les syndicats. Le mouvement a été sans conséquence pour le grand public. La direction a annoncé le 12 juin un "projet de transformation" lié à la fin de la diffusion de la télévision analogique et au basculement vers le tout numérique, prévu fin 2011. 550 emplois "maximum" seraient supprimés, sans plan social, dans le cadre notamment d'une gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC). Les syndicats estiment que TDF ne "pourra plus assurer ses missions" avec le quart des effectifs en moins. "L'arrêt de l'analogique était prévu de longue date et il y a déjà eu 900 départs depuis 2001", a fait valoir Arnaud Liégeois pour FO. Les syndicats récusent les transformations industrielles invoquées par la direction et dénoncent un plan "purement financier", lié au rachat de TDF par endettement ("leverage buy-out", LBO) et à sa dette "colossale". "En 2014, TDF devra rembourser 3,5 milliards d'euros et donner dès l'an prochain 950 millions aux banques", a affirmé un cadre de la CFDT, qui demande l'intervention de l'Etat. TDF a été vendue par France Télécom en 2002 et rachetée par LBO. En 2007, un deuxième LBO a fait entrer au capital le fonds d'investissement Texas Pacific Group (l'actionnaire de référence), Axa et la Caisse des dépôts.
Rédaction
24 juin 2009 à 01h00
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