Producteur, réalisateur, animateur de télévision, Serge Moati avait tracé dans son roman "Villa Jasmin" le portrait de son père, juif tunisien, journaliste, socialiste, résistant et indépendantiste, disparu quand il était enfant. Le réalisateur tunisien Férid Boughédir en a tiré un film plein de tendresse diffusé ce soir sur France 3 à 20h35. Moati salue un "émouvant travail de recréation". Il assure qu'il a découvert ce film avec un "mélange de plaisir et de souffrance". Selon lui, Boughédir a porté sur ses parents "un regard différent du mien, mais talentueux". Fondé sur des faits historiques (l'occupation de la Tunisie, alors française par l'Allemagne), le roman de Moati transposait déjà quelque peu la réalité en idéalisant des parents qu'il avait peu connu. Au scénario de Luc Béraud, qui reprenait partiellement l'oeuvre de Moati, Boughédir a apporté sa patte personnelle grâce à sa connaissance intime de la Tunisie. Passionné de bandes dessinées, il a grossi le trait pour faire de cette histoire vraie une image "en technicolor". Mélangeant morts et vivants, Boughédir imagine des scènes où le fils, revenu en Tunisie après vingt ans d'absence, y retrouve les fantômes de son passé, où père et fils s'enlacent dans une impossible étreinte . Moati (il s'appelle autrement dans "Villa Jasmin") revient en Tunisie accompagnée de sa jeune épouse enceinte. Selon Boughédir, il s'agit pour lui de "reconstruire" l'image de son propre père pour pouvoir accepter sa future paternité. C'est aussi, pour Boughédir, dont le père, journaliste musulman, était un ami du père Moati, l'histoire d'une "amitié entre communautés différentes" qui rejaillit sur le film.
Rédaction
30 mai 2009
France 3 › Autre article à lire
Derniers coms
+ commentés
Forums