Le Conseil national de la Communication (CNC) gabonais s'est "indigné" samedi du traitement de l'information par les medias français sur l'hospitalisation du président Omar Bongo Ondimba et suspendu deux journaux pour des articles sur la succession du président. Réuni en "séance plénière extraordinaire", le CNC a "constaté avec indignation l'acharnement (...) des medias internationaux (...) contre la personne du Président (...) en diffusant des informations non officielles et alarmistes sur son état de santé. Il s'agit notamment des chaînes relayées par Canal Sat que sont France 24, LCI,i-telé et Radio France internationale", selon le communiqué parvenu à l'AFP. "Le CNC met en demeure Canal Overseas et RFI (...) de respecter scrupuleusement les clauses des conventions qui les lient à l'Etat gabonais", selon le texte. Ces conventions "prévoient le respect de l'ordre public, la sécurité du pays, l'unité nationale, les bonnes moeurs et la dignité des citoyens". Les médias sollicités samedi par l'AFP à Paris n'ont pas dans un premier temps exprimé de réaction à ces mises en cause. Le CNC a également suspendu pour six mois Ezombolo, une publication critique du régime à parution irrégulière et pour un mois l'hebdomadaire satirique Nganga, un des journaux les plus connus du pays. Pour le CNC, ces publications "s'érigent en relais de la presse étrangère devenant ainsi des supports locaux de désinformation et d'intoxication". Selon le CNC, Ezombolo "A travers l'article +La guerre entre Altogovéens (habitants du Haut-Ogooué, région d'origine du président Bongo) aura-t-elle lieu?+, parle d'une succession dont les règles sont pourtant établies par la loi fondamentale". Quant au Nganga, selon le CNC, il "jette le trouble dans l'opinion en prêtant à des personnalités l'intention d'être candidats à la succession du président de la République", dans l'article "Sur le chemin de la succession, les dauphins à visage découvert". La présidence gabonaise a assuré jeudi que le président effectue, dans une clinique de Barcelone, un "bilan de santé" et suit "des soins appropriés afin d'être au mieux de sa forme pour regagner le Gabon et reprendre au plus vite ses activités". Toutefois, selon deux sources informées suivant de près la situation et s'exprimant sous couvert de l'anonymat, le doyen des chefs d'Etat africains se trouverait dans un état grave.
Rédaction
24 mai 2009 à 01h00
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