Le mensuel Choc doit attendre cet après-midi pour voir la justice examiner en appel la question de son interdiction à la suite de la publication à la Une d'une photo d'Ilan Halimi, un délai dénoncé vendredi par le magazine alors que cette décision prenait théoriquement déjà effet. L'audience d'appel a été fixée à 16H00 devant la cour d'appel de Paris. Mercredi le juge des référés du TGI de Paris avait demandé le retrait de ce numéro de Choc, estimant que le cliché publié à la Une ce mois-ci --montrant Ilan Halimi avec un pistolet sur la tempe, le visage masqué par un scotch gris, les poignets entravés-- était "de nature à heurter" et que sa publication "ne s'imposait pas". Le juge avait fixé une astreinte de 200 euros due par la société éditrice SCPE pour tout exemplaire du magazine encore en vente après vendredi 14H00. "La SCPE ne peut que regretter de ne pas avoir été autorisée à plaider ce vendredi avant que la mesure de retrait ne devienne effective", a réagi la société dans un communiqué après l'annonce de la fixation de l'audience. Elle a dénoncé une "privation" de ses droits, tandis que Me Richard Malka, un des conseils du magazine, a fustigé une "atteinte colossale aux règles de droit". "C'est le principe même du double degré de juridiction qui est en question. Dans de tels dossiers, il a toujours été d'usage, et depuis des décennies, de permettre l'examen en appel de mesures d'interdiction avant qu'elles n'aient lieu", a ajouté la SCPE dans son communiqué. Le sujet est d'autant plus sensible que les ravisseurs et tortionnaires présumés d'Ilan Halimi, mort en 2006 après trois semaines de séquestration en région parisienne, sont actuellement jugés à huis clos devant les assises des mineurs. Mercredi soir le juge de première instance avait également imposé à Choc le versement d'une provision de 40.000 euros à la famille Halimi.
Rédaction
25 mai 2009
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