La production audiovisuelle bénéficiant d'une aide est en hausse en 2008 par rapport à 2007, mais les chiffres recouvrent une réalité plus contrastée, en particulier pour la fiction qui peine à accomplir sa mue, selon le rapport annuel du Centre national de la cinématographie (CNC). "Sous des apparences positives, on a tous les signes d'une profonde mutation accentuée par la crise économique", a estimé Véronique Cayla, directrice générale du CNC lors d'un point de presse. Après une année 2007 en repli, le volume de la production audiovisuelle aidée -par le compte de soutien à l'industrie des programmes, le Cosip- a augmenté de 8%, se rapprochant ainsi de son niveau de 2006 avec près de 4.000 heures. Cet accroissement s'accompagne d'une augmentation des investissements des chaînes (+6,5%) et des aides apportées par le Cosip (+14,8%) avec un montant global des devis atteignant 1,301 milliards d'euros. Mais cette hausse du volume de la production et des investissements s'explique par un effet calendaire, les commandes des chaînes formalisées fin 2007 ayant vu leurs contrats devenir effectifs en 2008. En 2008, les chaînes ont dû faire face à un marché publicitaire en recul de 2,6%, un recul qui n'a cessé de s'accentuer depuis le début de 2009. Comme en 2007, les chaînes du câble et du satellite, et surtout les chaînes gratuites de la TNT dont l'audience continue de croître, n'ont toujours pas pris le relais en termes de production audiovisuelle inédite, note le CNC. Les chaînes de la TNT, comme les chaînes historiques (TF1, France 2, France 3 et M6), ont des obligations en matière de production et d'achats de droits. "Il faut réussir à transformer la réussite économique de la TNT en réussite culturelle", a insisté Mme Cayla qui a relevé toutefois l'augmentation des commandes de documentaires de la part de ces chaînes en 2008. Plus de 90% des apports à la production audiovisuelle vient des chaînes historiques, soit 697 millions d'euros, contre 0,9% pour la TNT gratuite (6,8 millions d'euros) et 4,3% pour les chaînes du câble et du satellite (39,3 millions d'euros). En analysant par genre, on constate que la fiction, en pleine mutation, a été dopée en 2008 par les feuilletons quotidiens d'avant-soirée, comme "Plus belle la vie" de France 3. Le volume de la production de fiction s'est élevé à 912 heures (+105 heures par rapport à 2007). Le documentaire a progressé en volume, repassant légèrement au-dessus des 2.000 heures (+12,4%), mais pas en financement. Concernant l'animation, le volume de production a continué de baisser (259 heures en 2008 contre 314 heures en 2007), baisse provenant surtout des chaînes de France Télévisions. Pour sa part, le spectacle vivant (théâtre, musique) se développe pour revenir à un niveau proche de celui de 2006 avec 401 heures produites. Le CNC a réalisé pour la première fois une étude sur la diffusion de la fiction à la télévision en 2008. Il en ressort notamment que 37,7% des soirées des chaînes lui sont dédiées et que les soirées de fiction étrangère sont plus nombreuses que celles de fiction française (52% contre 48%). TF1 et France 2 sont les chaînes diffusant le plus de fictions en première partie de soirée devant M6, France 3 et Arte.
Rédaction
25 avril 2009
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