Le conseil de surveillance du Monde s'est prononcé pour la souscription d'un prêt de 25 millions d'euros auprès des banques, en apportant Télérama en gage et en promettant la mise en oeuvre d'une recapitalisation en 2011. "Pour garantir la trésorerie du groupe, le conseil de surveillance a voté favorablement la souscription d'un emmprunt bancaire de 25 millions d'euros auprès d'un groupe de banques mené par BNP-Paribas", a indiqué le groupe dans un communiqué. Ce prêt est "conditionné au nantissement de Télérama et de sa régie (publicitaire) Publicat, ainsi qu'à l'engagement de la mise en oeuvre d'un processus de recapitalisation à échéance de début 2011", a-t-il ajouté. Selon une source proche du dossier, ce prêt est remboursable en mars 2011. "Compte tenu du bilan du groupe, il est vraisemblable que Le Monde ne pourra sortir ces 25 millions en 2011 de ses fonds propres ou de son exploitation, et qu'il faudra donc en passer par une augmentation de capital", a expliqué cette source. En 2007 et 2008, en parallèle avec une crise de gouvernance, le sujet de la recapitalisation du groupe avait entraîné un profond conflit entre les actionnaires internes et externes. Les actionnaires internes étaient opposés à un projet de prise de contrôle par deux actionnaires, Lagardère et l'espagnol Prisa, par le biais d'une recapitalisation du groupe lourdement endetté. Les deux sociétés envisageaient de racheter immédiatement 75 millions d'euros d'obligations remboursables en actions (ORA), arrivant à échéance en 2012. Fortement déficitaire, Le Monde a engagé en 2008 un plan de redressement drastique, qui a abouti à des cessions d'entités et au départ de 110 salariés. Le communiqué du conseil de surveillance annonce par ailleurs un bénéfice d'exploitation de 1,3 million d'euros pour le groupe en 2008, "fruit du plan de redressement engagé dès avril 2008". Le groupe, qui réunit le quotidien, des sites internet et un ensemble de magazines, avait prévu en décembre une perte d'exploitation de 4,7 millions d'euros. La mise en oeuvre du plan de restructuration a entraîné des coûts exceptionnels de 19,8 millions d'euros. De plus, "dans un soucis de prudence comptable", le groupe a décidé de passer "une provision pour dépréciation d'actifs incorporels de 19,6 millions d'euros". En net, le groupe affiche une perte de 43,7 millions. Selon une source proche du dossier, le conseil de surveillance a également voté en faveur de la cession du pôle jeunesse Fleurus Presse et du mensuel Danser, respectivement à La Financière de Loisirs et aux éditions Desclée de Brouwer.
Rédaction
9 avril 2009
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