Rédaction
15 mars 2009

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a promis l'ouverture du secteur de l'audiovisuel au secteur privé et a gracié un journaliste, sous le coup d'une peine de 6 ans de prison. S'exprimant à l'ouverture d'un congrès du syndicat des journalistes, M. Saleh a demandé au ministère de l'Information de "préparer rapidement un projet de loi autorisant la création de chaînes satellitaires de radio et de télévision par des individus ou des groupes non-gouvernementaux". Le secteur de l'audiovisuel dans ce pays de la Péninsule arabique est contrôlé par l'Etat. Le président Saleh a par ailleurs annoncé qu'"en vertu de ses prérogatives constitutionnelles", il graciait Abdel Karim Al-Khiwani, un journaliste libéré en septembre 2008, trois mois après sa condamnation à 6 ans de prison sous l'accusation de soutien à la rébellion zaïdite. Abdel Karim Al-Khiwani, 42 ans, faisait partie d'un groupe de 12 personnes condamnées le 9 juin 2008 à des peines de un à dix ans ferme pour "constitution d'une bande armée et assassinat de membres des forces de l'ordre en soutien à la rébellion zaïdite", dans le nord du pays. Pendant le procès, les avocats avaient soutenu que les documents saisis chez le journaliste ne pouvaient constituer une preuve de son soutien aux rebelles. Les Etats-Unis avaient condamné le jugement y décelant le signe d'une "tendance inquiétante" à l'intimidation des journalistes au Yémen. Le gouvernement de Sanaa s'était alors dit surpris par cette prise de position. Le 17 juillet 2008, M. Saleh avait annoncé la fin du conflit armé avec la rébellion zaïdite. Le zaïdisme est une branche du chiisme, dont la plupart des adeptes résident au Yémen, un pays à majorité sunnite. Les rebelles rejetaient le régime actuel et appelaient au rétablissement de l'imamat zaïdite, renversé par un coup d'Etat militaire en 1962.

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