Ce soir, à 20h35, pour son dixième numéro, le magazine "d'histoire contemporaine" de France 3, "Droit d'inventaire", s'est penché sur trois des familles "qui possèdent la France", Bettencourt, Dassault et Wendel, trois dynasties qui ont su surmonter toutes les crises du siècle écoulé.Sur les "200 familles" que le président du Conseil Edouard Daladier dénonçait en 1934, "Droit d'inventaire" en a retenu trois. Pas de révélations, mais beaucoup d'anecdotes inattendues dans les trois films courts, à base d'archives et d'interviews de biographes, consacrés à ces trois lignées. Le nom de L'Oréal, la multinationale sur laquelle la famille Bettencourt a bâti sa fortune, vient de "l'eau réale", l'un des produits de beauté inventés (avec la crème solaire et la laque) par le fondateur de la firme, Eugène Schueller, père de Liliane Bettencourt. Le film de "Droit d'inventaire" évoque aussi les liens troubles d'Eugène Schueller avec les collaborateurs, sous l'Occupation. Pour sa part, le catholique Marcel Dassault était de confession juive et s'appellait Bloch, avant d'être déporté et sauvé par les communistes. Libéré, il change de religion et prend le nom de Dassault en référence aux chars "d'assaut" (avec un "l" pour évoquer "l'aile" des avions qu'il invente). Marchand d'armes entré en politique, il aide le jeune Jacques Chirac, qui le lui rendra bien. Les Wendel, enfin, que "Droit d'inventaire" baptise "les indestructibles", symbolisent les "maîtres des forges" et trois siècles d'histoire industrielle de la France. Dernier représentant de ces aristocrates du capitalisme français, le baron Ernest-Antoine Sellière, aujourd'hui président de BusinessEurope, la fédération des entreprises européennes. L'historien Max Gallo, chargé de commenter en plateau, aux côtés de la présentatrice Marie Drucker, les documentaires proposés, apprécie cette approche inhabituelle de l'histoire. Selon lui, ces films montrent comment des entrepreneurs de génie se sont affranchis des "frontières franches" du "théâtre politique", n'hésitant pas, avec pragmatisme, à flirter avec la droite ou la gauche pour trouver les appuis nécessaires au développement de leurs entreprises.
Rédaction
25 février 2009
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