"Les petits bals perdus", neuvième et dernier tome, posthume, du journal de Pascal Sevran inauguré en 2000 avec "La vie sans lui", paraît aujourd'hui. Chronique mélancolique du quotidien, ponctuée de sentences et d'emportements sur l'actualité et sa vie personnelle, ce journal évoque très directement le combat que l'animateur, en témoin lucide et désespéré de son mal, a mené contre le cancer du poumon qui l'a emporté le 9 mai 2008. Pascal Sevran a arrêté son journal cinq mois plus tôt, le 5 janvier 2008 sur les voeux d'Alain Delon accompagnés d'une photo des années 1960 représentant l'acteur aux côtés de Jean-Claude Brialy, Sacha Distel et Jean-Pierre Cassel : "Terrible ! La violence du temps qui passe. La fin d'un monde. Le nôtre", commente Sevran. L'animateur évoque par ailleurs son soutien à Nicolas Sarkozy, revendiquant la liberté de ses amitiés diverses : "J'agace : ils ne comprennent pas qu'on puisse avoir aimé, respecté, François Mitterrand et s'emballer pour Nicolas S. qu'il faudrait tenir pour un pestiféré. Les agacer m'amuse". Pascal Sevran revient sur la polémique déclenchée par ses propos dans son précédent journal sur la sexualité des Noirs et qui lui avait valu un "sévère avertissement" de France 2. Qualifiant la polémique "d'imprévisible ramdam" après avoir réfuté tout racisme, il confie que "la tristesse ou la colère de (ses) proches quand on (l)'attaque, si elle le touche, (le) fatigue aussi". ("Les petits bals perdus" de Pascal Sevran - Albin Michel - 200 p. - 16 euros)