Le président Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il ne "voulait pas mettre la télévision à (sa) botte" avec le projet de loi sur l'audiovisuel public, actuellement combattu à l'Assemblée nationale par la gauche, selon des propos rapportés par des députés UMP reçus à l'Elysée. "Je ne veux évidemment pas mettre la télévision à ma botte. Je ne suis pas naïf", a-t-il déclaré, selon des participants. Il a notamment cité l'exemple, selon ces sources, du propriétaire de TF1. "Martin Bouygues est mon ami depuis 30 ans mais croyez-vous vraiment que c'est lui qui fait le Journal télévisé de TF1?", a-t-il demandé aux députés UMP reçus pour un buffet. "Cette réforme est excellente et je n'ai pas été élu pour l'immobilisme", a encore lancé le chef de l'Etat en estimant que la publicité imposait "la tyrannie de l'audience, quart d'heure par quart d'heure". "Ce qui rend fous nos opposants, c'est qu'on a mis le pied là où ils n'ont pas eu le courage d'aller", a-t-il lancé avant d'ajouter que même si la gauche voulait le cantonner "sur le terrain économique et social", lui "veut aller partout". Il a été interpellé par le député chiraquien François Baroin, ancien journaliste, qui l'a prévenu qu'il s'abstiendrait sur cette réforme "qui te reviendra comme un boomerang" et dont "tu n'avais pas besoin". "C'est un procès d'intention que tu me fais sur la liberté de la presse. Tu y as été très fort, François. Je ne veux évidemment pas contrôler la presse mais personne après moi ne reviendra sur la suppression de la publicité et sur la société unique", a-t-il répondu, selon des témoins. Saluant l'interview du cinéaste Marin Karmitz dans Le Monde daté de mardi, intitulée "Nicolas Sarkozy a peut-être sauvé France Télévisions", le chef de l'Etat a souhaité que l'audiovisuel public programme des émissions "sur les sciences, l'environnement, l'Europe, le théâtre et la musique".
Rédaction
11 décembre 2008 à 02h00
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